Outre les thématiques globales qui ont fait l’objet de discours de responsables partisans à travers la quasi-totalité des wilayas du pays, les candidats eux-mêmes ont fonctionné de «petits programmes», avec des actions à lancer sitôt la nouvelle APC constituée. Dans de très nombreux cas, cela relève d’une démarche immature qui ne convainc pas les électeurs.
La campagne électorale pour les élections locales du 27 novembre prochain boucle aujourd’hui sa première semaine. Beaucoup plus actifs sur les réseaux sociaux que sur le terrain classique, les candidats tentent de rallier à eux des voix citoyennes et suscitent des débats, parfois intéressants et d’autres totalement hors de propos. La pré-campagne éreintante pour toutes les listes et frustrante pour certaines d’entre elles a laissé des traces dans le déroulé de la campagne elle-même. Les candidats rencontrés par Ouest Tribune disent, pour nombre d’entre eux, avoir perdu du temps dans les administrations au lieu d’organiser une véritable pré-campagne. Aussi, disent-ils la campagne électorale à proprement parler a véritablement peiné pour démarrer. Mais il faut souligner, tout de même, que certaines listes, déjà ancrées dans les réalités de leurs communes ont su tirer leur épingle du jeu et parviennent à sortir des réseaux sociaux pour aller aux contacts et citoyens et recevoir un accueil intéressant.
Mais ce genre de réussite se fait un peu rare et l’on ne retient donc de cette campagne électorale que quelques grands thèmes qui animent les partis, mais pas forcément le citoyen-électeur. Celui du système économique intégré et décentralisé, proposé par le RND en est un. Ce parti dit œuvrer pour l’édification du dit système et y voit dedans «les institutions de l’Etat, dont les communes et les wilayas, auront une empreinte mettant en valeur leurs capacités matérielles et humaines au service du pays». Le SG du RND qui soutient cette vision plaide pour «le renforcement et l’élargissement des prérogatives des élus des APC et APW». C’est d’ailleurs la question des prérogatives qui est le principal thème mobilisateur des partis. La totalité des partis engagés dans la bataille des locales défendent l’idée d’un maire plus autonome avec un pouvoir élargi et plus d’autonomie dans la gestion. Une plus grande liberté d’action des élus locaux fera des communes et des wilayas des locomotives de développement leur permettant de bénéficier des expériences nationales dans divers domaines, dont les compétences algériennes établies à l’étranger, estime-t-on. Mais cela doit se faire en même temps qu’une moralisation effective de la vie politique. Lutter contre l’argent sale dans la vie partisane est une nécessité.
Outre les thématiques globales qui ont fait l’objet de discours de responsables partisans à travers la quasi-totalité des wilayas du pays, les candidats eux-mêmes ont fonctionné de «petits programmes», avec des actions à lancer sitôt la nouvelle APC constituée. Dans de très nombreux cas, cela relève d’une démarche immature qui ne convainc pas les électeurs. D’où un certain désintérêt, susceptible de se faire voir dans les urnes. A ce propos, justement, à savoir la qualité des profils sélectionnées pour figurer sur les listes électorales, les chefs de partis se disputent la primeur du niveau d’instruction et la jeunesse des candidats. Mais le plus important dans une élection, à savoir la popularité des prétendants à la mairie, force est de constater qu’assez peu de figures émergent véritablement.
Bref, cette première semaine aura été un tour d’échauffement pour l’ensemble des tendances politiques en lice pour le scrutin. Les Algériens n’ont pas appris grand chose, mais il faut aussi relever que nombre de candidats, notamment dans le pays profond, n’ont pas démérité et se sont échinés à convaincre leurs concitoyens. Pour nombre d’entre eux, cette campagne est une première expérience et la première semaine aura ramené ses enseignements.
Anissa Mesdouf
