Que se passe-t-il dans l’affaire des 120 locaux commerciaux de Bouisseville, destinés
aux jeunes chômeurs de la commune d’Aïn El Türck, qui demeurent toujours fermés et livrés au vandalisme, plus de 05 années après leur attribution ? Ou alors, pourquoi leurs bénéficiaires, n’y ont-ils pas entrepris leurs activités ?
Les interrogations s’enchaineraient dans une longue liste si l’on s’évertuait à les poser dans leur entièreté, tant cette affaire est truffée de mystères et de bizarreries, voire même de magouilles. Dans la bouche des gens, concernés de près ou de loin, notamment parmi les malheureux exclus de ce programme dit du « Président », une grande partie du mystère serait levée. « Il suffit de creuser un peu plus en profondeur, diront-ils, pour comprendre les tenants et les aboutissants qui font qu’un imbroglio indescriptible caractérise cette affaire ». En fait, une enquête s’impose si l’on veut élucider à jamais les contours de ce fatras, dans lequel bien des choses curieuses et compromettantes surtout, seraient surement dévoilées. Car, outre le vandalisme caractérisé auquel est livré l’édifice, un bien de l’Etat réalisé à coup de centaines de millions sur le compte de la trésorerie publique, les attributions opérées ne seraient pas exonérées de tout soupçon.
Des indices démontrent qu’un local aurait fait l’objet de plusieurs attributions à différentes personnes. D’autres indices indiquent que certains locaux attribués n’auraient pas été destinés à ceux qui le méritent réellement, puisqu’il est retrouvé, des salariés et pas n’importe lesquels, ou encore des personnes d’autres communes, parmi les bénéficiaires. Ceci, quand des locaux commerciaux ne sont pas carrément revendus entre 30 et 40 millions l’unité et leurs allocataires disparus dans la nature ou ayant quitté le pays. Les cas suspects ne manqueraient pas, mais toujours est-il, que quelque soit la trajectoire décidée à ces biens, ils demeurent inactifs, non opérationnels, livrés à l’érosion du temps, servant parfois de gite ou de lieux de beuverie, alors qu’ils sont censés accueillir des activités commerciales et artisanales diverses. Certains locaux, servent de dépôt d’objets personnels pour d’autres qui n’ont donné aucun signe de vie depuis leur acquisition. Tel un château hanté, l’édifice git aujourd’hui au milieu de la cité de Bouisseville dans l’indifférence la plus totale des uns et des autres. A un moment donné, il a été question de transférer l’édifice vers une autre activité, pour en faire un centre culturel, par exemple, ou en faire bénéficier d’autres chômeurs, mais ce n’était que de la poudre de perlimpinpin et des boniments que l’on faisait sciemment véhiculer pour garder, enfouie, la réalité des choses sur ce qui se passe dans ce site et les présumées magouilles, selon certains, qui s’y seraient opérées. A Aïn El Türck, tout un chacun s’interroge, sur cette situation rocambolesque qui fait jaser plus d’un, d’autant plus que des dizaines de familles où de jeunes chômeurs ont réellement besoin de ces locaux commerciaux pour construire leur avenir, et prétendre à une vie plus ou moins décente. Il se trouve que parmi les bénéficiaires, des gens sérieux sont « interdits » d’y exercer leurs activités en raison de l’état délabré des lieux mais également en raison de l’insécurité. Enfin, il y a lieu de rappeler que ces 120 locaux commerciaux de Bouisseville, font partie d’un programme de 360 locaux commerciaux répartis entre Hai Nakous et El Bahia qui se trouvent eux aussi dans la même situation et ce pour les mêmes raisons. Il y a lieu d’ajouter que la réhabilitation des lieux, à elle seule, va couter un budget colossal à l’APC d’Aïn El Türck. Mais d’abord, il va falloir assainir ce contentieux qui n’a que trop duré. Nombre de citoyens, espèrent l’intervention directe du wali d’Oran, Mr Sayoud pour démêler les dessous de cette affaire.
Karim Bennacef