Des investisseurs bénéficiaires de terrains fonciers inexploités mis en demeure
Les services de la wilaya ont récemment annoncé que des bénéficiaires d’assiettes foncières industrielles dans les nouvelles zones d’activités aménagées dans certaines communes, notamment à Haï Nedjma, Misserghine, Boutlelis, El Kerma ont été mis en demeure de lancer leurs projets d’investissement sous peine de subir l’annulation de la concession du terrain qui leur a été accordée. Les mêmes sources précisent qu’un délai a été fixé à ces «porteurs de projets» engagés à investir sous l’aide et l’encouragement des pouvoirs publics.
Bon nombre d’observateurs se demandent comment et pourquoi certains investisseurs auto-déclarés ont rapidement bénéficié d’une assiette foncière dans le cadre des concessions au niveau de plusieurs nouvelles zones d’activités ou d’extension touristiques, alors qu’ils n’étaient visiblement pas en mesure de démarrer rapidement leur projet dans les délais prescrits.
L’ultimatum qui leur a été adressé pour engager la réalisation du projet avant d’être déchus de leurs droits à la concession, semble bien indiquer encore une fois que les procédures et les critères en matière d’encouragement de l’investissement privé restent encore à parfaire et à corriger. Il faut rappeler que pour encourager l’investissement local dans la wilaya d’Oran, l’Etat avait affecté une enveloppe de 14 milliards de centimes pour la réalisation de plusieurs nouvelles «mini-zones» d’activités.
Mais selon des «mauvaises langues» attitrés, dans certaines communes concernées, des adeptes de la prédation et de la spéculation se sont réveillés pour tirer des gains rapides et des profits illicites sur ce créneau très convoité de l’appropriation du foncier.
Il est vrai que dans certains cas, des candidats à un investissement privé ont pu être retardés par des contraintes techniques, administratives ou financières indépendantes de leur volonté. Et avant d’engager les premières dépenses liées au projet envisagé, il est légitime d’obtenir tous les permis, autorisations, agréments ou autres documents exigés pour le lancement de certaines activités.
Et on connaît en effet la lourdeur et les contraintes de certaines procédures administratives nécessaires par exemple à l’obtention d’une autorisation d’exploitation ou d’un permis de construire. D’autres cas de retards dans le lancement d’un projet seraient parfois liés à un manque de crédibilité ou de cohérence des documents d’études du projet présenté, entraînant parfois un refus temporaire du permis de construire demandé.
Mais dans bien des cas, dans les petites communes où presque tous les acteurs se connaissent et sont connus, les mauvaises langues citent parfois des cas de «défaillances inexpliquées» où le terrain attribué reste inexploité sans aucune raison apparente.
La porte reste ainsi ouverte aux rumeurs, fausses ou avérées, sur des tentatives de spéculation foncière grâce aux vieilles pratiques de corruption et de tricheries de l’ancien système de gouvernance encore à l’agonie.
Par S.Benali