Oran Aujourd'hui

Transport et circulation: Manque de vision et de prospective

Mercredi dernier, au niveau de l’arrêt du bus de la ligne 51 au rond-point El Morchid, une altercation a eu lieu entre les receveurs et chauffeurs de deux bus, les uns reprochant aux autres de leur «prendre des passagers» alors que leur bus vide était le premier en stationnement à l’arrêt.
Manœuvrant dangereusement pour empêcher le démarrage du bus «accusé de tricher», le chauffeur contestataire a provoqué la colère des passagers bloqués durant près d’un quart d’heure dans le bus immobilisé.
Les cris, les invectives et les injures indécentes offraient un hideux spectacle, reflétant au final l’état de délabrement avancé de cette fonction de mobilité urbaine truffée de carences, de dérives et de dysfonctionnements.
Au même moment, à Mdina Jdida, un chauffeur de bus pressé de démarrer pour «gagner du temps» sur ses concurrents a fermé la porte arrière sur le bras d’un vieil homme juste au moment où il allait quitter le bus, frôlant le drame si ce n’était les cris du passager et des passants.
« De telles scènes sont devenues monnaies courantes…» affirme un usager qui emprunte chaque jour cette ligne 51.
Malgré les promesses et les annonces des pouvoirs publics concernant une reprise en main de l’organisation et du fonctionnement du transport urbain, l’état des lieux reste le même, marqué par le désordre et le non respect des règles élémentaires de propreté des bus, d’accueil et de confort des usagers, de respect des arrêts et des conditions d’exercice de cette activité pourtant bien édictées dans le cahier des charges.
Malheureusement, le laxisme contagieux s’ajoute aux comportements néfastes et au culte de la médiocrité qui pénalise ce secteur comme tant d’autres, pourtant inscrits au registre de l’amélioration du service public figurant dans les priorités des gouvernants. A Oran, peut-être un peu plus qu’ailleurs, la fatalité des échecs récurrents reste bien visible à l’œil nu.
En matière de transport et de circulation, des actions et des projets d’assainissement et de réforme sont régulièrement annoncés tous les quatre ou cinq ans, à l’image de ce fameux plan de circulation que l’on attend depuis bientôt 20 ans.
En réalité, le manque de vision et de prospective a fini par pénaliser et handicaper toute stratégie d’organisation harmonieuse de la fonction «transport et circulation» en milieu urbain.
Fatalement, le terrain ne pouvait qu’être envahi par les improvisations hasardeuses encourageant les pratiques «tiers-mondistes» au détriment d’une avancée durable vers le progrès et la modernité.
Jusqu’à quand?
Par S.Benali

 

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