La loi organique relative au régime électoral consacre la limitation des mandats parlementaires à deux et encourage la participation des jeunes à la vie politique. Ceci réhabilitera le mérite et éloigne l’argent de toute influence sur le libre choix des électeurs.
Les 24 millions d’Algériens votent aujourd’hui pour renouveler la composante de l’Assemblée populaire nationale. L’acte électoral de ce 12 juin 2021 est différent de tous les précédents. En plus d’un code électoral qui a banni l’argent sale et le principe de tête de liste pour mettre tous les candidats à chance égale, il bénéficie de l’engagement direct et sans nuances du chef de l’Etat. Le président de la République, qui a visité hier, le siège de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a eu le ton et les propos appropriés pour signifier l’importance du scrutin d’aujourd’hui, tout en apportant sa garantie de premier magistrat du pays d’en finir avec l’argent sale et les quotas dans les élections. Le propos est on ne peut plus clair. Les Algériens sont très officiellement rassurés sur l’intégrité et la transparence des opérations de votes qui ont d’ailleurs déjà démarré dans les zones enclavées du pays et à l’étranger.
En plus de propos qui tranchent avec les hésitations du passé, Abdelmadjid Tebboune a, rappellerons-le, donné instructions au ministre de l’Intérieur et aux responsables des corps de sécurité de sécuriser l’opération électorale. Le message est clair : garantir «à l’électeur la liberté de vote et criminaliser toute atteinte à l’exercice de ce droit consacré par la Constitution». Le chef de l’Etat a souligné, lors de la réunion du Haut conseil de sécurité consacré à l’évaluation du processus législatif, «l’importance de ce rendez-vous électoral majeur». Dans le même contexte, le chef de l’Etat a affirmé que «toutes les garanties constitutionnelles, juridiques et réglementaires sont à même de protéger la volonté populaire et la régularité de l’opération électorale, en concrétisation des dispositions des articles 7 et 8 de la Constitution». Nous y sommes aujourd’hui et les Algériens savent donc l’importance accordée par l’Etat à cette opération de vote.
Il faut savoir qu’une responsabilité citoyenne et pas des moindres pèse sur les électeurs. Ces derniers sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour les cinq prochaines années, après une campagne électorale marquée par les appels à une forte participation à cette échéance «décisive» pour la stabilité du pays et la relance dynamique du développement socio-économique. Ils seront 407 candidats à passer le cap et devenir députés de la nation. Ils représenteront 58 circonscriptions électorales et autant de wilayas. Pas moins de 28 partis politiques ont appuyé 646 listes où figurent 10.468 candidats. Cet important contingent demeure inférieur à celui des indépendants qui ont présenté 837 listes et 12.086 candidats. Ce vote constitue, à cet égard, une exception dans les annales de la politique en Algérie. Cette nouvelle tendance s’explique par la volonté de la société civile de jouer un rôle plus actif au sein des institutions. Les chiffres sont parlants, à ce propos : plus de 13.000 jeunes sont candidats à ces élections, alors que le nombre de femmes est de 8.305. Le nombre de candidats de niveau universitaire atteint quant à lui 19.942, soit 74 % de l’ensemble des candidats. Le nombre d’électeurs inscrits à travers le territoire national s’élève à 23.522.322, alors que le nombre d’électeurs inscrits à l’étranger est de 902.865. Ces électeurs sont appelés à s’acquitter de leur devoir électoral dans 61.543 bureaux de vote, répartis sur 13.000 centres. Le nombre de bureaux de vote itinérants est de 139, tandis que celui à l’extérieur du pays est de 357.
Cette exception «chiffrée» n’est pas la seule nouveauté de ce scrutin. En effet, les élections d’aujourd’hui sont organisées dans la cadre de nouvelles dispositions légales. Dont, le principe de «la liste ouverte à la proportionnelle avec vote préférentiel sans panachage». Ce système propose «une répartition des sièges proportionnelle au nombre de voix obtenues par chaque liste avec application de la règle du plus fort reste». En termes plus simples, ce sont les électeurs qui choisiront dans les urnes les candidats qu’ils veulent eux et pas les partis ou les concepteurs des listes.
Anissa Mesdouf