Des monuments historiques en attente de projet de restauration
Le site des Arènes d’Oran, curieusement géré par l’entreprise publique de wilaya d’Oran du parc d’attraction, a été plus ou moins restauré en 2019 dans le but, disait-on, d’abriter certaines disciplines sportives, à l’occasion des jeux méditerranéens organisés du 25 juin au 5 juillet 2022 à Oran.
Mais ces travaux de restauration réalisés n’étaient en réalité que des opérations de réfection de quelques murs décrépis et de la grande porte d’entrée de l’enceinte. Des travaux de façade qui ne permettaient nullement une exploitation totale et optimale du site pour une grande manifestation sportive ou culturelle accueillant un nombreux public. Il aurait fallu pour cela engager un véritable grand projet de restauration incluant notamment la consolidation et le confortement des gradins fragilisés par le temps et l’abandon, la rénovation de l’éclairage, la réfection de l’étanchéité et l’aménagement général de l’enceinte en vue de l’organisation de spectacles et de manifestations diverses.
Il faut néanmoins saluer l’ouverture des arènes aux visiteurs, de plus en plus nombreux, curieux de découvrir cet édifice dédié jadis à la tauromachie, le seul existant en Algérie et en Afrique. On sait que même des représentants diplomatiques installés ou en déplacement à Oran font de temps à autres le déplacement pour découvrir les arènes de la ville. Un site transformé en une sorte de hall d’exposition artisanale ou quelques artisans et commerçants sont heureux d’avoir pu bénéficier d’un endroit où ils tentent d’exprimer leurs talents.
Et selon un journal local, les arènes d’Oran, classées, en décembre 2023, sur la liste du patrimoine national, vont bientôt bénéficier d’une grande enveloppe budgétaire devant financer un nouveau projet de réhabilitation et de consolidation de tout l’édifice. Un projet, souligne-t-on, qui relèverait du ministère de la culture, ce qui est un paradoxe notoire quand on sait que dans l’exposé des motifs du projet figure surtout l’organisation de galas de boxe, de tournois d’arts martiaux, de gymnastique et autres activités relevant des attributions de la direction de la jeunesse et des sports.
Commentant cette information sur les réseaux sociaux, des mauvaises langues locales ont encore une fois pointés du doigt la léthargie et le désintéressement qui, des décennies durant, ont conduit à l’abandon et à l’effritement de l’édifice des arènes, le plus souvent occupé par des services administratifs de la mairie et par des bureaux servant de siège à des associations locales. Et cela dans un décor poussiéreux de clochardisation qui ne dérangeait pas grand monde.
On se souvient également de cet ancien décideur local qui avait affiché l’ambition de réhabiliter les arènes afin de les restituer à leur vocation originelle en y organisant des corridas. Une lubie qui avait soulevé la colère de bon nombre de citoyens oranais attristes et agacés de constater que d’autres monuments historiques, comme la Mosquée du pacha ou le Palais du Bey, restaient quant à eux toujours en attente d’un projet crédible de restauration…
Par S.Benali
