Oran Aujourd'hui

Des «points noirs» oubliés dans les priorités locales

La route de la corniche supérieure, réalisée il y a quelques années à peine, offre déjà un décor de délabrement et de dégradation avancée marqué notamment par un début d’affaissement sur une grande partie de la chaussée, peu après la sortie du site de bidonville dit «Coca». La semaine dernière, notre confrère à Ouest Tribune a légitimement dénoncé cet état des lieux qui, au fil des ans, a fini par inscrire cette route dans la longue liste des carences et du renoncement marquant la gestion et la maintenance des infrastructures routières. Avec la route de Ras El Ain reliant le port à la sortie Est de la ville, sans cesse pointée du doigt pour sa clochardisation avancée, c’est toute cette grande zone urbaine de la cité qui est ainsi livrée à la dégradation et à la prolifération des bidonvilles. La route dite la «corniche supérieure», déjà bien dangereuse en raison de ses virages en épingle à cheveux, est redoutée par les automobilistes qui peinent à traverser les fissures, les crevasses et les bourrelets jalonnent le trajet. On y compte déjà plusieurs accidents routiers, parfois mortels, repris en «faits divers» dans les colonnes de la presse locale. Reprenant les interrogations des usagers, notre confrère se demandait pourquoi les responsables concernés semblent encore indifférents à cette détérioration avancée de la chaussée sur ce tronçon routier important pour la circulation entre Oran et son littoral marin à vocation touristique. On sait, entre autres inepties, que cet axe routier est longtemps resté dépourvu d’éclairage public. Et à ce jour, la route n’est pas éclairée à partir de la bretelle de sortie vers Mers El Kébir jusqu’à l’approche de la bourgade sauvage dite «Coca», sur cette distance de près 15 kilomètres. En moins de dix ans, un simple décompte à partir des archives de notre quotidien Ouest Tribune permet d’indiquer qu’une bonne douzaine de véhicules ont chuté du haut de la falaise, causant la mort d’une quinzaine de personnes. Un record funeste, rangé aux oubliettes d’une administration locale peu concernée et insensible à l’avenir urbain de cité. Sauf lorsqu’il s’agit de faire l’éloge de certaines actions, menées au pas de charge, pour glorifier des platitudes érigées en événements majeurs devant assurer à la ville un statut de métropole moderne. Les préparatifs des jeux méditerranéens de 2022 sont souvent avancés en alibi devant justifier la réalisation de n’importe quel aménagement urbain achevé ou en cours. Pourquoi la route de la corniche supérieure, tout comme la mosquée du Pacha, le Palais du Bey, le marché et la rue de la Bastille, et bien d’autres «points noirs» oubliés ne figurent pas dans les priorités du plan d’action des décideurs locaux ?
Par S.Benali

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