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Pour augmenter les prix de la pomme de terre:
Des spéculateurs recourent au stockage sous terre

Une nouvelle forme de spéculation dans la filière de la pomme de terre a été enregistrée durant l’année en cours.

Pour augmenter les prix, les spéculateurs ont recouru au stockage sous terre de la pomme de terre qui constitue un des produits de large consommation pour les ménages algériens. Le nouveau procédé de la spéculation a été révélé, hier, par le directeur de la régulation et de l’organisation des marchés au ministère du Commerce, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale.
«Le ministère du Commerce s’est préparé suffisamment à l’avance pour le mois de Ramadan. Un comité mixte a été mis en place au début du mois de janvier. Il s’est réuni huit fois pour s’assurer que tous les produits soient disponibles en quantités», assure Sami Kolli.
Pour ce qui est de la tension enregistrée pour la pomme de terre il signale la découverte d’une nouvelle forme de spéculation. «Nous avons visité l’ensemble des entrepôts de stockage et aucune anomalie n’a été relevée. Mais il y a eu un phénomène nouveau auquel nous ne nous attendions pas. Cette fois-ci, la spéculation a eu lieu au niveau du sol», a indiqué le M. Kolli.
Le procédé des spéculateurs a été découvert au cours des opérations d’inspection menées par les agents du commerce, en collaboration avec les services de sécurité. «Certains producteurs et intermédiaires indélicats ont joué sur une nouvelle pratique : laisser la pomme de terre sous terre. C’était par exemple le cas dans la wilaya de Mostaganem, de laquelle, quotidiennement, il ne sortait que dix camions de pomme de terre», détaille le responsable au ministère du Commerce. Et d’ajouter : «C’est cette anomalie qui a alerté les services du Commerce. Après notre intervention sur place, en compagnie des services de sécurité, des centaines de camions ont pu se remplir et se diriger vers les marchés de gros».
M. Kolli a affirmé dans le même contexte que des poursuites judiciaires ont été lancées après la constatation de ces nouvelles infractions, annonçant que d’autres investigations sont lancées concernant, par exemple, la tension sur l’huile de table. «Le ministère du Commerce a lancé différents chantiers pour mieux réguler le marché ». Sami Koli cite, entre autres, la nouvelle loi sur la concurrence, en cours de préparation.
Interrogé sur la permanence durant l’Aïd El Fitr, M. Kolli a avancé le chiffre qui dépasse les 50 mille commerçants qui assureront les permanences. En détails, le responsable a affirmé que la permanence sera assurée par 5886 boulangers, 30.752 commerçants, entre alimentation générale et marchands de fruits et légumes, et 12.953 pour les activités diverses, sans oublier 451 unités de production entre minoteries, laiteries et usines d’embouteillage d’eau minérale ou de source.
Afin de vérifier si la permanence est respectée par les professionnels du secteur du commerce, l’invité de la chaîne III a précisé que 2036 agents seront mobilisés pour s’assurer du bon déroulement des permanences commerciales. «Les listes des commerçants concernés par les permanences ont été établies au niveau des 58 wilayas et seront affichées dans les APC et sur le site Internet du ministère du Commerce», a-t-il précisé.
Dans ce cadre, le responsable a affirmé que le département du Commerce travaille de concert avec les partenaires professionnels et associatifs. «Toutes les associations de commerçants sont associées et informées. Les commerçants, eux même, ont reçu leurs notifications. Le choix des commerçants d’astreinte est établi avec un système d’alternance», explique-t-il. M. Kolli a rappelé que la pandémie du coronavirus a poussé durant quelques mois les commerçants à baisser leurs rideaux, précisant que le manque à gagner, enregistré durant cette période, pousse désormais les commerçants à travailler davantage.
«Cette année, il n’y a pas eu de congé ou de fête hebdomadaire pour les marchés de gros et les commerces. Ils ont travaillé les week-ends et ils le font avec plaisir car, il ne faut pas l’oublier, les commerçants ont eu une année 2020 difficile, où ils n’ont pas beaucoup travaillé», a-t-il affirmé.
Le ministère du Commerce s’attend à une adhésion plus grande des commerçants qui tenteront de compenser le manque à gagner. «Cette année, il y a une reprise de l’activité. Les organisations de commerçants prévoient qu’ils seront 15% de plus, à ouvrir de leur propre gré, sans avoir reçu de notification pour assurer les permanences», a affirmé enfin le responsable.
Samir Hamiche

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