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Économie, diplomatie, Brics, Palestine… : visions et convictions du Président Tebboune

L’Algérie devrait adhérer lors de la prochaine réunion périodique du groupe prévue l’été prochain en tant que pays observateur dans un premier temps.

La santé économique du pays, l’environnement immédiat du pays et les défis qu’il suppose, l’adhésion aux Brics auront été les thèmes phares abordés par le président Tebboune dans l’entretien qu’il a accordé à la chaîne de télévision El Jazeera, que cette dernière a diffusé sous forme de podcast. Le chef de l’Etat n’a pas fait dans la langue de bois. Sur les questions relatives à la situation économique du pays, il a souligné l’excellente santé financière et économique du pays, mettant en exergue «une croissance, un développement, des espoirs, et des horizons, comme en témoignent toutes les instances internationales». Soulignant que «la véritable force des peuples n’est pas la puissance militaire, mais plutôt la force économique», le président de la République a rappelé, dans ce cadre, que l’Algérie était la 3e ou 4e économie en Afrique et n’a pas de dette extérieure avec une croissance économique interne de 4,3%, ajoutant que le revenu par habitant en Algérie est supérieur de deux fois et demi à celui dans certains pays voisins. Le pays dispose d’une réserve de change de 64 milliards dollars, d’un excédent financier, des investissements sont lancés et de nombreux emplois créés, a-t-il ajouté, soulignant que les salaires en Algérie ont été revus à la hausse pour la troisième fois de suite avec un taux d’augmentation de 32% pour un taux d’inflation de 9%, avec une nette progression de l’Agriculture dans le PIB, de l’ordre de 14%, et une hausse attendue de l’apport de l’Industrie à hauteur de 10 % dans le PIB à partir de 2024-2025. Cela avec une donne économique qui fait que «85% du capital algérien est privé, et l’ère de la gestion administrative de l’économie est révolue», a-t-il indiqué. «Plus de 1300 investisseurs attendent l’obtention d’une autorisation pour entamer le travail, ce qui contribuera à la création de 55.000 postes d’emploi en 18 mois seulement», a-t-il ajouté.
Au plan régional la dynamique économique se veut également assez significative, puisque l’Algérie œuvre à consolider sa présence en Afrique, notamment à travers quatre «véritables» projets africains d’intégration, poursuit le Président de la République. Il s’agit, a dit le chef de l’Etat , du projet de liaison de fibre optique avec le Niger et le Nigéria, le gazoduc Nigéria-Europe en passant par le Niger et l’Algérie, la prospection du gaz au Niger, ainsi que la ligne ferroviaire qui reliera Alger à Bamako et à Niamey.
Ces avancées concrètes mettent l’Algérie sur orbite des Brics. «L’Algérie prendra d’autres initiatives avec des économies plus fortes. Les banques et les investissements dans les BRICS permettront de renforcer l’Algérie sur le plan économique. Même politiquement, en tant que pays du mouvement des non-alignés, nous sommes proches de ce pôle», a indiqué, à ce propos, le président Tebboune. «La Chine, la Russie, l’Afrique du Sud et le Brésil sont favorables à la demande d’adhésion, et l’Inde ne s’y est pas opposée», a ajouté le Président Tebboune. L’Algérie devrait adhérer lors de la prochaine réunion périodique du groupe prévue l’été prochain en tant que «pays observateur dans un premier temps. Avec l’amélioration des indicateurs, nous deviendrons un membre à part entière au sein des BRICS», a-t-il fait savoir.
Au sujet des fonds détournés et placés en Europe, «nous avons pu récupérer jusqu’à présent, sur des décisions de justice, près de 22 à 23 milliards de dollars», a expliqué le chef de l’Etat. Preuve du succès de l’opération, le Président a révélé que l’Espagne avait «accepté de restituer 3 hôtels cinq étoiles au Trésor algérien».
Dans le dossier de la sécurité de la région du Sahel, le président a été ferme. «Personne ne nous empêchera d’aider nos frères maliens et nous n’accepterons aucune scission entre le nord et le sud du Mali», a-t-il souligné. Il signalera à ce propos que «l’approche de l’Algérie et de la France concernant le Mali n’est pas la même et j’en avais informé le président français… la France voit que la solution est militaire, alors que nous la considérons économique et sociale». Sur le même dossier, le président de la République a évoqué la Libye, rappelant que «le changement de gouvernements n’est pas une solution mais un baume temporaire». Pour ce qui est de la Tunisie, le Président Tebboune a affirmé que l’Algérie ne tolérera pas «l’effondrement de l’Etat tunisien». Et de noter que les tiraillements politiques en Tunisie sont une affaire interne et font partie du processus démocratique, a relevé le président de la République.
Quant à la question palestinienne, le Président de la République a indiqué que «la stabilité du Moyen Orient, voire du monde, s’appuie sur l’établissement d’un véritable Etat palestinien».
«Nous allons aider nos frères palestiniens pour unifier leur position, et pour que la Palestine devienne un membre à part entière au sein de l’ONU», a-t-il dit, relevant que le problème de l’Algérie avec l’entité sioniste réside uniquement dans le droit palestinien et que l’Algérie ne renoncera jamais à ce droit quelles que soient les circonstances.
Yahia Bourit

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