Education : 159 millions de DA pour le transport scolaire rural
La wilaya d’Oran a débloqué une enveloppe financière exceptionnelle de 159 millions de dinars pour la rentrée scolaire 2025-2026, destinée à soutenir les communes rurales et financièrement démunies dans le transport des élèves.
Cette mesure vise à garantir la continuité du service public éducatif et à assurer des conditions de scolarisation dignes aux milliers d’élèves des zones éloignées. Au total, plus de 451 000 élèves ont repris le chemin des écoles dans la wilaya d’Oran à la rentrée de septembre.
Parmi eux, une part importante, estimée entre 30 et 35 %, est issue de communs périphériques où le transport scolaire reste un défi majeur. Dans ces localités, le manque de moyens financiers empêche souvent l’acquisition ou l’entretien des bus nécessaires au déplacement quotidien des élèves, dont beaucoup parcourent de longues distances pour rejoindre leurs établissements. Consciente de cette réalité, la wilaya a mis en place un plan d’action reposant sur trois axes : la location de bus, l’entretien régulier du parc existant et l’acquisition de nouveaux véhicules. Cette stratégie a été appuyée par la Direction de l’administration locale (DAL) et la Direction de l’action sociale (DAS), qui ont coordonné leurs efforts pour répondre aux besoins les plus pressants.
Selon des sources proches du dossier, une quarantaine de bus supplémentaires ont été mobilisés cette année pour desservir les communes en difficulté, allégeant ainsi la charge des familles et réduisant les retards chroniques constatés les années précédentes. Ce dispositif d’urgence n’efface toutefois pas les fragilités héritées des rentrées scolaires passées. Le wali d’Oran insiste sur l’importance de l’engagement des présidents d’assemblées communales (P/APC) dans la gestion et la préservation des moyens alloués. L’entretien régulier des bus, la rationalisation de leur usage et le suivi des besoins réels sont autant de conditions nécessaires pour éviter que les élèves des zones enclavées ne soient à nouveau pénalisés. La question du transport scolaire dépasse le simple cadre logistique : elle s’impose comme une véritable problématique économique et sociale. En Algérie, où l’accès équitable à l’éducation est un pilier des politiques publiques, l’absence de moyens de transport adaptés peut compromettre la scolarité d’enfants issus de familles modestes. Dans la wilaya d’Oran, cette équation prend une dimension particulière, tant le territoire juxtapose des zones urbaines denses et des communes rurales marginalisées. Les autorités locales espèrent que cette enveloppe budgétaire exceptionnelle marquera un tournant. Si la mobilisation de bus supplémentaires constitue une réponse immédiate, elle devra être accompagnée de mesures structurelles : planification à long terme des besoins, renouvellement progressif du parc, et partenariats éventuels avec le secteur privé pour diversifier les solutions de transport.
Pour l’heure, l’allocation de 159 millions de dinars permet d’aborder la rentrée 2025-2026 avec un des garanties. Mais la réussite de cette opération dépendra largement de la rigueur dans la gestion locale et de la capacité des communes à préserver les moyens mis à leur disposition. Car au-delà des chiffres et des budgets, c’est l’égalité des chances scolaires qui est en jeu.
Nassim.H



