Oran

Effondrements partiels à Sidi El Houari (Oran) : le danger persiste

Le vieux quartier de Sidi El Houari, berceau historique d’Oran, replonge une fois de plus dans la peur. Ces derniers jours, plusieurs effondrements partiels ont été enregistrés dans les ruelles étroites de ce secteur mythique, théâtre d’un lent délabrement depuis des années.

Les bâtisses abandonnées, vidées de leurs habitants mais non démolies, continuent de menacer la vie des passants et des jeunes qui s’y aventurent encore, malgré les risques évidents d’écroulement.
Le dernier incident en date s’est produit en plein jour, vers dix heures du matin, au 5 rue Louz Mohamed, dans la partie ouest du quartier. Un mur d’une ancienne maison, composée d’un rez-de-chaussée et d’un étage, s’est subitement effondré, projetant des débris sur la chaussée. C’est le deuxième effondrement enregistré dans cette même zone en moins d’une semaine, selon les services de la protection civile de la wilaya d’Oran. Aucune victime n’a été déplorée. Les sapeurs-pompiers, dépêchés rapidement sur place, ont sécurisé le périmètre, assistés d’une équipe cynotechnique et de chiens dressés à la recherche de personnes coincées sous les décombres. Après plusieurs minutes d’inspection, les secours ont confirmé qu’aucune présence humaine ne se trouvait sous les gravats.
Mais la crainte demeure. Les habitants du quartier, exaspérés, appellent les autorités locales à accélérer la démolition des immeubles menaçant ruine, notamment ceux situés le long des rues et axes les plus fréquentés. « Nous vivons dans la peur qu’un mur s’effondre sur un passant ou sur un enfant jouant dans la ruelle », déplore un habitant, témoin du dernier incident. Le vieil Oran ou encore l’ancien centre ville d’Oran en l’occurrence Sidi El Houari, classé parmi les sites les plus anciens d’Oran, souffre depuis près de deux décennies d’une dégradation accélérée. Dès 2005, les premières alertes avaient été données après une série d’effondrements partiels. Les autorités locales avaient alors lancé un programme d’évacuation d’urgence entamé en 2006, permettant le relogement de plus de 2 000 familles. Cependant, malgré ces efforts, plusieurs bâtiments vides demeurent toujours debout, transformant le quartier en une véritable friche urbaine où les murs fissurés témoignent d’un passé glorieux devenu dangereux. La dernière opération de relogement remonte à cette année, suivie de campagnes ciblées de démolition des structures les plus instables. Toutefois, les travaux semblent progresser lentement, laissant place à de nouveaux effondrements. Entre vestiges architecturaux et ruines à ciel ouvert, Sidi El Houari oscille entre mémoire patrimoniale et menace pour la sécurité publique. Pour de nombreux habitants et associations de sauvegarde du patrimoine, le drame silencieux du vieux quartier oranais souligne l’urgence d’un plan global de réhabilitation. «Ce n’est pas seulement une question de sécurité, mais aussi de mémoire collective », insistent-ils. En attendant, les murs continuent de tomber, rappelant à chaque chute la fragilité d’un patrimoine que le temps et l’oubli rongent inexorablement.

Nassim.H

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