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Les Algériens renouvellent aujourd’hui leurs APC et APW:
Elections locales: le jour J

C’est dire que l’enjeu est local, mais il porte aussi une dimension nationale, puisque la constitution du front interne a constitué un facteur essentiel du débat qui a couronné les trois semaines de campagne électorale.

Les bureaux de vote pour les élections locales ouvrent leurs portes pour les quelque 23,7 millions d’électeurs, invité à désigner leurs candidats au pouvoir local, à l’échelle des APC et des APW. Au delà des chiffres sur le nombres de prétendants à la magistrature locales et les pronostics sur la participation des citoyens, il y a lieu de noter un déroulement sans incident aucun d’une campagne électorale qui n’a peut être pas brillé par un quelconque panache, mais a eu le mérite de poser des questions centrales, sur le rôle des élus locaux, leurs prérogatives, les moyens dont ils disposent, ainsi que les attentes citoyennes et les menaces qui guettent notre pays, en ces temps de guerre de 4e génération. C’est dire que l’enjeu est local, mais il porte aussi une dimension nationale, puisque la constitution du front interne a constitué un facteur essentiel du débat qui a couronné les trois semaines de campagne électorale.
Ces élections ont donc leurs spécificités et constituent le parachèvement de l’édifice institutionnel voulu par le président de la République. Il y a donc en plus des aspects de politique locale et nationale, un engagement présidentiel et un véritable pari de reconstruction de la confiance entre le gouvernant et le gouverné. L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), dont la mission est justement de rétablir ce lien, en garantissant un scrutin honnête et transparent, en est un acteur déterminant. Son président, Mohamed Charfi, a estimé que «l’Algérie nouvelle est fondée sur le libre choix par le peuple de ses représentants». Un principe fondateur de la nouvelle République que M.Charfi interprète comme l’amorce d’un parcours qui a débuté «par l’élection d’un Président légitime puis un Parlement libre et enfin des Assemblées locales et de wilayas gérées par les élus du peuple». Le programme est ainsi tracé et les élections d’aujourd’hui annoncent son aboutissement à une étape historique, en ce sens que les élections locales sont un élément déterminant dans le processus d’édification institutionnelle de la nouvelle étape que traverse l’Algérie.
Concernant les préparatifs des centres et bureaux de vote, M. Charfi a estimé qu’il était au niveau des capacités matérielles et techniques qui ont été mobilisées, notamment le respect du protocole sanitaire, soulignant «les qualifications des encadreurs et leur maîtrise des procédures». Quant aux taux de participation , le président de l’Anie a précisé que «tous les indicateurs dont la forte
participation pendant la période de révision exceptionnelle des listes électorales, dénotent d’une forte participation en plus de la concurrence entre candidats. Il y a aussi une prise de conscience chez les citoyens quant à la nécessité de choisir qui devra les représenter». Une prise de conscience qu’on voudrait voir se concrétiser aujourd’hui dans l’urne à travers une mobilisation significative des électeurs. Mais compte tenu d’un environnement pas très motivant pour les électeurs, ainsi qu’une campagne électorale pas très dynamique, l’on se pose des questions légitimes sur la mobilisation des citoyens.
Il reste qu’au sommet de l’Etat, l’intérêt accordé à cette ultime étape de l’édification institutionnel est grand. Il s’est traduit par une déclaration remarquée du président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, qui a appelé les citoyens à une forte participation. Intervenant à l’issue de l’adoption de la loi de finances 2022 par le Conseil de la nation, M. Goudjil a également rappelé toute l’importance de la force d’expression populaire et la symbolique politique de ces échéances, avant d’appeler les citoyennes et les citoyens à «sortir tel un seul Homme, le 27 novembre, en vue de voter et choisir des représentants et, partant, mettre en exergue le véritable visage de l’Algérie». Cela renseigne sur l’importance du rendez-vous électoral d’aujourd’hui. Et au final, ce sont les électeurs qui auront le dernier mot. Ils peuvent en faire un grand succès politique, comme une sorte d’avertissement sur la rupture de confiance que les partis politiques et la société civile se doivent de rétablir dans l’intérêt de la nation.
Yahia Bourit

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