Lors de sa prochaine visite en Algérie, il sera question de ces liens forts, mais aussi de partenariat économique, dans un contexte économique et géopolitique nouveau qui met l’Algérie dans une posture de puissance en devenir…
Dans un message adressé au Président Tebboune, à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, le président français Emmanuel Macron a annoncé sa prochaine visite en Algérie. Cette annonce répond à une invitation de Abdelmadjid Tebboune faite à l’occasion d’un message pour sa réélection à la présidence française. Le Président Macron a été très amical dans sa lettre. «Monsieur le Président et mon cher ami, j’ai l’immense plaisir, en ce 5 juillet 2022 où l’Algérie commémore son 60e anniversaire de l’indépendance, de vous adresser, au nom de la France et en mon nom propre, à vous, l’Algérie et son peuple, un message d’amitié et de solidarité, accompagné des félicitations les plus sincères à votre pays», lit-on dans la lettre, dont les mots «solidarité et amitié», sonnent comme une volonté de pousser les relations algéro-française vers l’excellence. Pour l’heure, M. Macron se veut certes optimiste, mais reste dans les limites du jargon diplomatique peu aseptisé. «En réponse à votre invitation, je serai heureux de venir en Algérie prochainement pour lancer ensemble ce nouvel agenda bilatéral, construit en confiance et dans le respect mutuel de nos souverainetés», a écrit le président français. Dans «le respect mutuel», M.Macron met les souveraineté des deux pays, sans allusion au débat mémoriel qui semble difficile à mener. Mais en écartant cette dimension des relations entre les deux pays, Emmanuel Macron a affirmé souhaiter que «nous puissions travailler» à un agenda commun «dès maintenant pour appuyer cette ambition sur des fondations solides et l’inscrire dans un calendrier partagé».
Cette lettre vient officialiser une visite du président de la République française en Algérie. Elle confirme également la volonté de Paris d’aller vite et bien dans la consolidation d’un partenariat multiforme, actuellement en panné en raison d’incident de parcours, généralement causé par des « gaffes » de l’Elysée, soumis justement aux pressions de lobbies anti-algériens actionnés par l’extrême droite, entré en force au parlement, lors des dernières élections législatives en France. La tâche du Président Macron en sera complexifiée, même s’il peut compter sur la bonne volonté de son homologue Abdelmadjid Tebboune qui lui reconnaît la sincérité dans le traitement des relations entre les deux pays, notamment dans le volet de la mémoire.
A ce propos, on retiendra la lettre transmise par M.Macron à M.Tebboune par le biais de l’historien, Benjamin Stora. Ce dernier a apprécié son tête à tête avec le chef de l’Etat, affirmant sa conviction «qu’il y a une volonté, de relancer je ne sais pas si c’est le mot, mais de poursuivre un dialogue ». L’historien français a affirmé que le président Tebboune lui a expliqué «l’importance majeure d’un travail de mémoire sur toute la période de la colonisation», au-delà de la seule guerre d’Algérie (1954-1962). «La guerre de conquête a été très longue et très meurtrière. Elle a duré pratiquement un demi-siècle», de 1830 à 1871, rappelle Benjamin Stora.
Dans la missive remise par Benjamin Stora, le président français appelle au «renforcement des liens déjà forts» entre les deux pays et réitère son «engagement à poursuivre sa démarche de reconnaissance de la vérité et de réconciliation des mémoires». Lors de sa prochaine visite en Algérie, il sera question de ces liens forts, mais aussi de partenariat économique, dans un contexte économique et géopolitique nouveau qui met l’Algérie dans une posture de puissance en devenir…
Anissa Mesdouf
