Financement des projets innovants : un enjeu clé pour les start-up algériennes
Le Ministère de l’Économie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises a organisé, hier, une journée d’information consacrée au financement des projets innovants, réunissant plus de 200 porteurs de projets en présentiel et 400 autres en ligne.
Cette rencontre, présidée par le ministre du secteur, M. Yacine Oualid, visait à offrir un cadre d’échange autour des opportunités de financement disponibles pour les jeunes diplômés porteurs d’idées novatrices.
Suite à une étude menée par le ministère, il a été révélé que plus de 79 % des porteurs de projets innovants, en particulier dans les milieux universitaires, manquent d’informations sur les mécanismes de financement.
Ce constat souligne également un manque de connaissance des différentes formules de financement existantes et des modalités pour y accéder.
Pour pallier à ces lacunes, le ministère a mis en place un guide destiné aux entrepreneurs afin de les orienter dans leur recherche de financement. De plus, des journées d’information, telles que celle organisée ce 19 octobre, sont prévues pour établir un lien direct entre les porteurs de projets et les acteurs du financement. L’objectif est de permettre aux entrepreneurs de mieux structurer leurs plans d’affaires et de soumettre des demandes de financement plus solides.
Lors de son allocution, M. Yacine Oualid a annoncé un partenariat stratégique avec le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Ce partenariat vise à réviser les programmes de formation au sein des incubateurs universitaires, notamment pour inclure des modules portant sur la finance, le financement et la gestion d’entreprises. Une initiative qui répond aux besoins révélés par l’étude : 22,9 % des entrepreneurs expriment des difficultés en gestion, tandis que 70 % rencontrent des obstacles dans la commercialisation de leurs produits ou dans la définition de leurs modèles d’affaires.
Bien que l’initiative de promotion de l’entrepreneuriat universitaire soit encore récente, le Ministère des Start-up s’engage à lever les obstacles rencontrés par les jeunes porteurs de projets. Cette démarche s’inscrit dans l’objectif fixé par le président de la République de créer 20 000 start-up en Algérie.
M. Oualid a également insisté sur le fait que l’ère de l’octroi de subventions sans étude préalable de marché est révolue. L’accent est désormais mis sur la viabilité économique des projets et sur une étude minutieuse du marché avant toute décision de financement, pour éviter les erreurs du passé, telles que celles observées dans l’expérience de l’ex-ANSEJ.
Le ministre a rappelé l’importance du Fonds national de soutien aux start-up, une initiative unique en Afrique, qui s’est rapidement imposée comme le premier fonds d’investissement algérien en termes de nombre de financements accordés. Ce fonds symbolise l’engagement de l’État algérien à investir dans des projets à forte valeur ajoutée.
Au cours de cette journée, les participants ont pu interagir avec des représentants du ministère, dont le directeur général du Fonds Algérien des Start-up, le directeur général de l’Agence Nationale de Soutien et de Développement de l’Entrepreneuriat, et le directeur de l’accélérateur de start-up. Ces échanges ont permis aux porteurs de projets d’obtenir des réponses concrètes à leurs préoccupations, renforçant ainsi leur compréhension des processus de financement et de gestion d’entreprise. De nombreux participants ont salué cette initiative, considérée comme une avancée importante pour le développement de l’entrepreneuriat en Algérie.
Ainsi, cette journée d’information marque une étape essentielle dans la dynamique nationale de soutien à l’innovation et à la création d’entreprises, tout en réaffirmant la volonté des autorités d’accompagner les jeunes entrepreneurs algériens vers la réussite.
Noreddine Oumessaoud