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Foire de la production algérienne : la 33e édition confirme la montée en puissance de l’industrie nationale

La 33e édition de la Foire de la production algérienne (FPA), inaugurée le 18 décembre par le  président de la République, s’impose comme une vitrine importante de la dynamique de croissance que connaît l’industrie nationale.

Rendez-vous incontournable du calendrier économique algérien, cette manifestation se distingue, cette année, par une envergure exceptionnelle, aussi bien par l’extension de sa superficie que par l’augmentation notable du nombre d’exposants. Selon le directeur général de la Société algérienne des foires et exportations (Safex), Karim Boukadoum, cette édition marque une rupture nette avec les précédentes. « Nous sommes à plus de 700 entreprises réellement », a-t-il précisé, mettant en avant une hausse de plus de 30 % du nombre d’exposants. La surface d’exposition dépasse désormais les « 40 000 mètres carrés », contre près de 29 000 mètres carrés lors de la précédente édition, soit une progression estimée à 40 %. Lors de son passage hier à l’émission « L’invité du jour » diffusée sur la Chaîne III de la Radio algérienne, M. Boukadoum a indiqué que la FPA couvre l’ensemble des secteurs économiques stratégiques, allant de l’industrie militaire à l’énergie, en passant par la chimie, la manufacture, l’électronique, l’électromécanique et la mécanique. La foire devrait accueillir près de 600 000 visiteurs jusqu’à sa clôture prévue le 27 décembre, confirmant ainsi son statut de grand rendez-vous aussi bien pour les professionnels que pour le grand public.

Pour le directeur général de la Safex, l’un des faits marquants de cette 33e édition réside dans la présence massive des start-ups algériennes, résultat direct d’une politique gouvernementale volontariste mise en œuvre depuis 2019-2020. « Aujourd’hui, nous voyons des start-ups qui ont dépassé toutes nos espérances », s’est-il félicité, ajoutant qu’elles ont « pratiquement infiltré l’ensemble des autres secteurs ». Selon lui, les start-ups algériennes ne se limitent plus au domaine de l’informatique classique. Elles sont désormais présentes dans l’agriculture, la manufacture, le textile et les services. Le pavillon dédié à la recherche scientifique illustre parfaitement cette dynamique, en regroupant « une série de laboratoires universitaires, des start-ups », formant « un très beau cocktail où les jeunes sont en train d’innover et de réaliser leurs rêves », a-t-il expliqué.

Des secteurs traditionnels en mutation qualitative

Si des secteurs tels que l’industrie militaire, l’électroménager, l’électronique et l’agroalimentaire demeurent les piliers du développement industriel, ils connaissent aujourd’hui une transformation qualitative significative. « Ce qui est intéressant, c’est la richesse de la gamme, la variété de la gamme et carrément le changement de direction que prennent certains secteurs », observe M. Boukadoum. Il cite notamment le pavillon dédié à l’agro-industrie, occupant plus de 6 000 mètres carrés dans le pavillon central, qui reflète cette diversification à travers « une multitude de marques, de couleurs et de goûts ». La concurrence interne agit comme un puissant levier d’innovation et de développement du marketing. À tel point qu’il devient désormais possible, souligne-t-il, de « visiter une supérette algérienne » proposant « 100 % de produits algériens ».

Autre événement majeur de cette édition : l’inauguration du nouveau pavillon Palestine par le président de la République. Pour M. Boukadoum, cette infrastructure constitue une véritable prouesse technique algérienne. Entièrement réalisée par l’ingénierie et les entreprises nationales, notamment la SNC Métal, elle s’étend sur une surface planchée cumulée de 106 000 mètres carrés. Le bâtiment comprend « un espace d’exposition brut de près de 37 000 mètres carrés », un parking de deux étages offrant 1 400 places, un forum directement relié au hall d’exposition, ainsi qu’une salle de conférence de 500 places et trois autres de 200 places chacune.

« Réaliser un bâtiment qui reflète notre économie algérienne et qui accueille notre production nationale ne peut se faire que par des mains algériennes », a insisté le directeur général de la Safex. Cette nouvelle infrastructure, représentant à elle seule 70 % des capacités passées de la Safex, hisse l’Algérie « dans le top 3 mondial » et au « premier rang en Afrique » en matière de capacité d’accueil d’événements. Elle ouvre ainsi la voie à l’organisation de manifestations régionales et internationales d’envergure, à l’image de la Foire du commerce intrafricain (IATF) organisée en septembre dernier.

Une approche de proximité

L’engagement des pouvoirs publics se traduit également par une présence soutenue des membres du gouvernement tout au long de l’événement. Innovation notable cette année, le Premier ministre a ordonné « la mise en place d’une équipe dédiée, opérationnelle dès le matin du 22 décembre, chargée de recueillir directement les doléances et contraintes des opérateurs afin d’y apporter des solutions rapides », a précisé M. Boukadoum. Cette initiative s’inscrit, selon lui, dans la continuité de la démarche du président de la République, fondée sur « la proximité avec les opérateurs et le suivi direct des dossiers ». Au-delà de sa dimension commerciale, la Foire de la production algérienne s’impose comme un véritable indicateur de la santé économique du pays. « C’est plus qu’au vert », affirme sans détour le directeur général de la Safex. « Chaque année, le bilan s’améliore de manière visible. La production nationale a fait des progrès considérables en termes de qualité, de quantité et de capacités », souligne-t-il.

La FPA confirme également, ajoute-t-il, le positionnement stratégique de l’Algérie sur le continent africain, notamment dans le secteur pharmaceutique, où les laboratoires nationaux « s’imposent avec des produits et des molécules fabriqués dans très peu de pays au monde ».

Mohand S.

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