EDITO

Foncier économique : clair comme l’eau de roche !

La décision présidentielle de confier à la seule appréciation de l’Agence algérienne de promotion des investissements l’octroi d’assiette de foncier économique aux investisseurs est opportune. Elle permet d’identifier un seul interlocuteur au porteur de projet industriel. Ce dernier dispose d’une voie de recours au cas où le responsable local de l’AAPI refuse ou traîne à lui concéder un terrain dans une zone industrielle. En prenant cette décision, le chef de l’Etat ôte les intermédiaires et met l’administration économique face à ses responsabilités. Il oblige également les investisseurs à ne pas user de faux fuyant pour, au final, spéculer avec le terrain octroyé. Il devient donc évident que cette mesure poursuit deux objectifs prioritaires. Le premier consiste à hâter le processus d’investissement et le second à couper l’herbe sous le pied à tout faux investisseur et véritable mafieux du foncier, comme on en a connu en Algérie.
Dans notre pays, comme partout ailleurs, le foncier industriel prend de la valeur à mesure que les zones industrielles prospèrent. L’on a vu naître et grandir dans les années 80, 90 et la période des deux dernières décennies, des profils de promoteurs dont la fonction est de sous-louer à des prix d’or des assiettes de terrains acquis gratuitement. Une activité, qui générait des profits impressionnants, exercé par une faune de mafieux, en rapport avec des fonctionnaires indélicats et corrompus. Malgré sa désignation par l’opinion nationale de véritable mafia du foncier industriel, la nébuleuse composée par des individus plus moins louches a poursuivi son œuvre destructrice de l’économie nationale au vu et au su de tous. Selon ce qu’en disait la presse, le point fort de cette mafia n’est pas du tout dans les gros bras. Ce qui a fait sa force, ce sont les connexions qu’elle entretient avec des fonctionnaires corrompus.
Disons-le clairement au risque de se répéter : pareille organisation ne peut fleurir sans le soutien des corrompus. Ces derniers sont un pilier essentiel au bon fonctionnement des affaires criminelles. Ce sont en même temps, des mouchards, des facilitateurs de marchés truqués, des falsificateurs de documents officiels, des mercenaires en col blanc. La décision du président de la République consiste donc à responsabiliser un seul interlocuteur face à l’investisseur. La faune s’en trouve automatiquement déconnectée. Il n’y aura ni intermédiaire, ni commission, ni rien d’autre qu’une décision prise par un cadre de l’Etat qui est soumise à un recours. Ledit cadre ne doit pas se tromper et s’il a affaire à un « mafieux du foncier », le code des investissements lui octroie le droit de suspendre l’attribution du terrain industriel. Il doit le faire. C’est clair comme l’eau de roche.
Par Nabil.G

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