La coopération industrielle entre l’Algérie et l’Italie dans le secteur de l’automobile était au centre d’un forum économique ouvert à Turin.
Cette ville considérée comme la capitale emblématique de l’industrie automobile italienne a abrité lundi dernier le forum économique dédié aux « perspectives de développement de l’industrie automobile en Algérie », organisé par l’ambassade d’Algérie en Italie.
Ce forum ayant eu lieu avec le concours de l’Association nationale de la filière de l’industrie automobile italienne « Anfia » et en partenariat avec le groupe « Fiat », vient pour consolider davantage la coopération dans le secteur automobile entre les deux pays. Il traduit aussi les efforts des pouvoirs publics à leur tête le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, pour développer des partenariats industriels structurants avec l’Italie.
En termes d’objectifs, ce forum vise en premier lieu à présenter les avantages comparatifs et les opportunités d’investissements que recèle le marché algérien au profit des équipementiers automobiles italiens. Cette démarche est rendue possible grâce de l’amélioration substantielle du climat des affaires et de l’implantation récente du groupe « Fiat » à Oran, dont la production locale est prévue pour la fin 2023.
Ouvert par une session plénière, le forum a été marqué par la participation d’une cinquantaine d’équipementiers italiens et d’une centaine d’opérateurs économiques, responsables locaux et experts des deux côtés. Le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, est intervenu au côté du vice-ministre italien de l’Entreprise et du Made in Italy, Valentino Valentini. Le président de l’Anfia, Paolo Scudieri, de l’ambassadeur d’Algérie en Italie, Abdelkrim Touahria, du PDG de « Fiat » et « Global CMO de Stellantis », Olivier François et de la conseillère aux activités productives de la municipalité de Turin, Gianna Pentenero sont intervenus aussi au cours de ce rendez-vous.
Il a été souligné, lors du forum, l’engagement des hautes autorités du pays en faveur de la transformation structurelle de l’économie nationale, notamment par l’adoption d’un nouveau cadre réglementaire très attractif aux IDE. Outre le climat des affaires, les intervenants algériens ont donné un aperçu général sur le marché de l’automobile en Algérie et ses nombreux atouts, à l’instar des coûts d’énergie compétitifs, des avantages fiscaux et de l’ouverture sur les marchés africains.
Les interventions des Italiens ont concerné les relations algéro-italiennes depuis quelques années, tant sur le plan politique qu’économique et commercial tout en se félicitant du développement « sans précédent » de ces relations. Les Italiens ont qualifié l’Algérie de « partenaire fiable » qui offre des opportunités intéressantes aux entreprises italiennes en tant que plaque tournante pour l’exportation des véhicules vers l’Afrique et les pays arabes. Ils ont tenu à souligner aussi, lors de leurs interventions, l’expertise et « l’excellence de fabrication » dont jouissent les opérateurs et équipementiers italiens de l’automobile, disposés à faire bénéficier l’Algérie de leur savoir-faire avéré.
Pour ce qui est du programme du forum, il est composé de deux panels thématiques dont le premier a été consacré au « climat des affaires et la compétitivité de l’économie algérienne ». Le 1er panel a été marqué par la participation du directeur général de l’Agence algérienne de promotion des investissements (AAPI), Omar Rekkache, du directeur général de la Banque nationale d’Algérie (BNA), Mohamed-Lamine Lebbou, du directeur général d’Ansaldo Algérie, Andrea Mura et de la directrice de la planification, des études et de la réalisation des activités Raffinage et Pétrochimie de « Sonatrach » Safia Ourari. Concernant le second dédié aux « perspectives de développement de l’industrie des composants automobile en Algérie », il a été animé par le président du Conseil d’administration de « Fiat El Djazair », Hakim Boutehra, le représentant du groupe « Adler », Giovanni Fabozzi, et le président du groupe « IRIS », Yacine Guidoum.
Par ailleurs, une rencontre Business to Government (B2G) a été organisée dans l’après-midi et présidée par le wali d’Oran, Saïd Sayoud, qui a présenté aux adhérents de l' »Anfia », intéressés par le marché algérien, les potentialités de la wilaya d’Oran, tout en fournissant des données techniques sur le site devant abriter les équipementiers de « Fiat » et les mesures de leur accompagnement. Aussi, une autre rencontre a été organisée, en parallèle, entre le ministre de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, Ali Aoun et les représentants de quelques entreprises italiennes souhaitant mener des projets en Algérie, dont « Adler », « CNH Industrial » et « Giacalone Shipyard Cantiere Navale ».
À souligner qu’un avant la tenue de ce forum, une réunion bilatérale a été tenue entre le ministre Aoun et le vice-ministre italien Valentini, élargie par la suite aux représentants du groupe « Stellantis », afin de discuter des projets de coopération industrielle, notamment dans la filière automobile. Au cours de la journée d’hier, des visites à l’usine « Fiat » et au musée de l’automobile de Turin ont, également, été organisées au profit de la délégation algérienne. À la clôture des travaux, l’ambassadeur Abdelkrim Touahria a invité les équipementiers présents au Forum à effectuer une visite à Oran dans l’optique de s’imprégner davantage des caractéristiques et des besoins du marché local, notamment ceux de l’opérateur « Fiat ».
Mohand S