Le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise (CARE) a alerté sur le phénomène de la fuite des cerveaux algériens spécialisés dans le secteur numérique.
Dans un article mis en ligne samedi dernier, intitulé «Urgence nationale ! La fuite des talents numériques menace notre développement » et signé Slim Othmani, membre du Bureau exécutif du CARE, cette association a détaillé les causes de ce phénomène avant d’énumérer des propositions pour y faire face. L’article a mis en lumière les retombées sur l’économie nationale de la fuite des cerveaux vers l’étranger notamment dans le domaine du numérique. Il a mis en avant l’accélération de l’exode des compétences algériennes au cours de ces dernières années.
Pour l’auteur de l’article, les propositions alléchantes émanant notamment de pays européens qui continuent de faire face à un déficit de talents spécialisés en numérique, comme l’Allemagne et la France, sont des facteurs qui encouragent les cerveaux à opter pour l’étranger. L’article du CARE a mis en avant le déficit en talents du numérique au sein de l’Union européenne « qui a pris les devants à travers trois grandes actions, visant d’une part à combler les besoins européens et d’autre part à renforcer les capacités des pays qui seront inévitablement la cible des appels à recrutement tels que ceux d’Afrique du Nord ».
L’auteur de la publication a évoqué le risque sur l’économie nationale engendrée par la fuite des cerveaux tout en listant une série de propositions pour encourager les talents à rester et travailler dans leur pays. Il a souligné ainsi la nécessité d’engager « dans les plus brefs délais, un travail de fond visant à mettre en adéquation offre et demande dans les métiers du numérique ». Et d’ajouter : « L’improvisation et le manque de préparation nous exposent dangereusement entre autres à une fuite massive de talents (…) ».
En guise de recommandations, la publication du CARE a indiqué qu’il faut créer des opportunités d’emploi pour les talents du numérique en adoptant une série de démarches. Il s’agit notamment de renforcer « la collaboration avec des pays leaders en matière de formation numérique qui permettrait d’améliorer la qualité et la pertinence de la formation en Algérie ». L’article préconise d’opter aussi pour « des accords de partenariat pour attirer des investisseurs étrangers, ce qui permet de stimuler l’économie locale et mettre en œuvre des programmes d’échange pour étudiants et professeurs afin d’enrichir la culture académique algérienne ». L’auteur de la publication a souligné également qu’une « coopération avec des pays européens renommés pourrait rehausser le profil international de l’Algérie dans le domaine numérique », ajoutant que « la collaboration pourrait donner à l’Algérie un accès privilégié à des technologies de pointe ».
Par ailleurs, l’article du CARE a indiqué dans sa conclusion que « l’Algérie à l’instar des autres pays de la région est un marché cible de recrutement de talents dans les métiers du numérique ». « Les bouleversements induits dans le monde du travail par l’Intelligence artificielle ; les impératifs d’innovation et de compétitivité ; les impératifs sociaux de préservation des emplois, représentent de réels défis pour la gouvernance de l’Algérie. Ainsi la formation aux métiers du numérique devra être placée au plus haut niveau des priorités de la Nation », préconise le CARE.
La même publication a précisé qu’afin de faire face à la demande interne et à la fuite potentielle de talents à l’horizon 2030, l’Algérie devra doubler voire tripler son offre de formation aux métiers du numérique. « Pour cela l’audit de l’environnement pédagogique des métiers du numérique est un préalable à toutes actions et, des objectifs quantifiés devront être largement diffusés. Sans une compréhension pleine et complète de la chaîne de valeur du numérique nous nous exposons à un cruel désenchantement », précise l’article.
Mohand S
