Gestion de l’avenir urbain de la ville d’Oran
Il y a quelques années, un Chef du gouvernement, aujourd’hui incarcéré, avait très sévèrement dénoncé l’état des lieux catastrophique de l’entretien et de l’hygiène publique dans la ville d’Oran. Mais cela n’avait en rien dérangé les autorités locales et les élus . Aucun fonctionnaire ni gestionnaire local n’avait à l’époque perdu son poste d’emploi suite au constat d’échec et de défaillances évoqué par le Premier ministre lui-même. Comme si personne n’était responsable ou impliqué par les affaires cruciales de ramassage des ordures ménagères, des décharges sauvages, de l’occupation des espaces par le commerce informel, de la prolifération des bidonvilles et de façon générale de la clochardisation du cadre urbain. La semaine dernière les Oranais ont été plutôt surpris d’apprendre que le chef de daïra d’Oran a été relevé de ses fonctions pour des raisons, disent certains, liées à la gestion du dossier de la collecte des ordures qui inondent le centre-ville et certains endroits de la cité depuis déjà plusieurs semaines. Une situation désastreuse forgée on le sait par une grève des concessionnaires privés, sous-traitants de l’APC. Pas moins de soixante dix nouveaux opérateurs ont été retenus pour signer un contrat de prestation de services sur la base d’un nouveau cahier de charges et de nouveaux tarifs de ramassage. Ce qui ne résout en rien la situation des premiers concessionnaires grévistes revendiquant le règlement des factures impayées et refusant les termes du nouveau contrat imposé. Pour une majorité de citoyens oranais, ignorant les méandres de ces opérations administratives, la saleté et les risques sanitaires vécus au quotidien ne relèvent que de la responsabilité des pouvoirs publics et des élus communaux jugés incapables de mettre en œuvre des mesures radicales pour régler la situation dans les plus brefs délais. Avec le «limogeage» du chef de daira d’Oran, provisoirement remplacé par celui d’Es-Sénia, les Oranais ont également appris que sept directeurs de division de la mairie ont été limogés suite à un rapport d’enquête du ministère de l’intérieur, et que certains d’entre eux seront traduits en justice pour divers délits de détournement de deniers publics et de dérives de gestion. Même si le limogeage du chef de daïra en poste, M. Mourad Rahmouni, est loin d’être compris et encore moins applaudi par la rue oranaise qui voit en lui un gestionnaire chevronné des opérations de distribution des logements dit «à points» de la commune d’Oran, beaucoup à Oran estiment, à tort ou à raison que «l’heure des sanctions» aurait enfin sonné pour ceux qui transgressent les Lois et fuient leurs responsabilités. Mais pour les mauvaises langues locales, qui évoquent la découverte d’un atelier clandestin d’abattage de baudets, les saisies régulières de dizaines de tonnes de viandes et d’aliments impropres à la consommation, la prolifération des bidonvilles, les anomalies dans la gestion du vieux bâti et les retards permanents dans l’achèvement des grands projets, la simple éviction d’un responsable à la tête de la daïra ou d’une direction municipale est loin d’être une garantie totale pour l’assainissement et le véritable changement dans la gestion de l’avenir de la ville d’Oran. ..
Par S.Benali