La révision du mode de gestion au niveau local a refait surface à la lumière de la tenue samedi dernier, à Alger, de la rencontre gouvernement-walis.
Commentant cette rencontre, l’expert en questions géo-économiques et financières, Mahfoud Kaoubi, a souligné, hier, l’impératif de mettre en place de nouvelles méthodes et instruments de gestion afin d’impulser une nouvelle dynamique au développement local. «La notion de territoire est actuellement au cœur des théories de développement ; qui dit territoire dit potentialités, spécifiés et autonomie en matière de mise en place de projets de développement économique et social», a-t-il déclaré d’emblée. Et d’ajouter : «La notion du territoire est aujourd’hui au cœur des théories de développement. On ne parle plus de région ou de localité, mais de territoire
Intervenant à l’émission «Invité de la chaîne III» de la Radio nationale, M. Kaoubi a appelé à assurer «plus d’autonomie et œuvrer pour une décentralisation pour la conception et l’application des plans de développement». Il a indiqué que l’approche d’apporter plus d’autonomie et de décentralisation à la gestion locale sera inclus dans les prochaines réformes des Codes de la commune et de wilaya annoncées, samedi dernier, par le président de la République pour plus de prérogatives aux Walis et responsables locaux. «La notion de décentralisation a été toujours au cœur du développement local, du moins au niveau des textes que ce soit pour le code de la commune ou de la wilaya», a-t-il déclaré, déplorant «l’existence d’un décalage entre ce qui a été prévu dans les textes et ce qu’on a connu dans la réalité».
Pour M. Kaoubi, les potentialités existent pour une nouvelle vision qui s’impose et révélée lors du discours du président de la République prononcé. «Il faudra donner du contenu à cette décentralisation et changer les méthodes et les instruments de management et de gouvernance locale», a-t-il suggéré. Il a appelé aussi à éviter de reproduire les mêmes incohérences qui ont été derrière le gel de beaucoup d’initiatives, ne pas se tromper sur les profils de compétences pour mener à bien les réformes avec obligation de résultats.
Il est à signaler que la rencontre gouvernement-walis s’est intéressée de plus près à la question du développement local qui a vu l’organisation de trois ateliers traitant de cette question. En effet, le rôle central du wali dans le processus du développement économique local a été mis en exergue lors des travaux de l’atelier n1 organisé dans le cadre de la rencontre gouvernement-walis qui s’est ouverte samedi à Alger. Le wali devrait, au vue de la nouvelle stratégie de développement décidée par les pouvoirs publics fondée sur l’attractivité du territoire, être investi de la mission de «la mise en valeur des potentialités économiques locales, la promotion et la valorisation des ressources humaines», est-il indiqué dans une note de présentation de cet atelier.
Le deuxième atelier, intitulé «Un cadre juridique rénové pour redynamiser les investissements : Quel rôle pour les Collectivités locales ?», a étudié la mission des collectivités locales dans la redynamisation des investissements dans le cadre du nouvel environnement juridique.
Le troisième atelier a été axé sur l’impératif de diversifier les ressources de financement des collectivités locales pour assurer leur développement et répondre efficacement aux attentes des citoyens.
Mohand.S
