Alors que les autorités envisagent d’autoriser la vaccination contre le coronavirus dans les pharmacies et les mosquées, un spécialiste de la santé a plaidé pour la mise en place d’un programme visant à accompagner cette opération sur le plan sanitaire.
Le chef de service des maladies respiratoires au CHU de Sétif, le professeur Abdelhak Moumeni, a estimé, hier, qu’il est impératif que les autorités compétentes assurent un accompagnement sanitaire de la vaccination au niveau des officines pharmaceutiques et dans les mosquées afin de garantir une meilleure prise en charge des personnes, en cas de complications. «La décision d’autoriser la vaccination anti-Covid-19 dans les pharmacies et les mosquées nécessite un accompagnement sanitaire afin d’éviter des conséquences graves en cas de complications», a-t-il déclaré lors de son intervention hier matin sur les ondes de Radio Sétif.
Pour ce qui est de la pénurie de l’oxygène enregistrée au niveau de plusieurs structures hospitalières du pays depuis le début de la troisième vague de la pandémie en dépit de l’augmentation, ces derniers mois, de la cadence de la production nationale, le Pr Moumeni a affirmé que cette crise est due à la forte demande. «La crise de l’oxygène est engendrée par la hausse de la demande ainsi que l’utilisation sans modération de cette matière par les patients sans recourir à une consultation médicale», a-t-il déclaré sur les ondes de Radio Sétif.
Le Pr Moumeni a souligné dans ce sillage que l’utilisation de l’oxygène médical n’est pas limitée seulement aux hôpitaux mobilisés pour la prise en charge des patients de la Covid-19, affirmant que d’autres structures sanitaires utilisent aussi cette matière vitale. «Les services de la Covid-19 ne sont pas les seuls à utiliser l’oxygène au profit des patients, mais tous les services médicaux recourent à cette matière», a précisé le praticien. Évoquant les dangers que représente la surconsommation de l’oxygène médical, le Pr Moumeni a affirmé que l’utilisation excessive de cette matière pourra avoir des conséquences graves sur les reins et peut engendrer le décès.
Dans un autre registre, le praticien a répondu à une question sur l’efficacité des vaccins contre le coronavirus et ses variants, une préoccupation qui persiste malgré l’assurance des spécialistes. Le praticien a déclaré, à propos de ce sujet, «que quel que soit le type de vaccin, il doit être utilisé, car le vaccin limite les complications et ne guérit pas de la maladie».
Pour rappeler aux citoyens l’impératif de se faire vacciner dans le but de freiner la chaîne de transmission des contaminations, le Pr Moumeni a donné l’exemple de la tuberculose, qui a été vaincue, il y a quelques décennies, grâce à la vaccination. «Le coronavirus, dans ses symptômes, ressemble à la tuberculose que nous avons vaincue avec la vaccination, alors pourquoi ne pas répéter ce défi avec la pandémie actuelle ?», s’est-t-il interrogé. En plus de la vaccination, le professionnel de la santé a appelé les citoyens à se protéger à travers l’application des mesures de prévention contre le coronavirus, à savoir le port de masque, la distanciation physique, l’utilisation des produits de désinfection.
Par ailleurs, l’invité de la Radio Sétif a appelé à la révision du système de santé national et améliorer la situation des membres du personnel médical paramédical.
S’agissant de la situation épidémiologique dans la wilaya de Sétif, le Pr Moumeni a affirmé que les opérations chirurgicales au sein du CHU de Sétif sont à l’arrêt, à cause de la pandémie du coronavirus, depuis le mois de mars de l’année 2020. Il a appelé enfin les autorités locales de la wilaya à procéder à l’ouverture de l’hôpital d’El Eulma en vue de désengorger les autres établissements sanitaires confrontés à un afflux important de patients du coronavirus. «Les autorités concernées à Sétif devraient s’empresser d’ouvrir le nouvel hôpital d’El Eulma afin d’éviter au secteur de nombreux problèmes que nous connaissons aujourd’hui en raison de la saturation des établissements sanitaires», a-t-il plaidé.
Samir Hamiche