Inquiétant relâchement
Alors que la pandémie semble être sous contrôle en Algérie avec une courbe des cas de contamination de plus en plus descendante, toujours sous la barre des 300 cas depuis plusieurs semaines, et des cas de décès inférieur à 6, voilà que la campagne de vaccination, lancée depuis samedi dernier, vient renforcer la lutte contre le coronavirus et ouvre des perspectives rassurantes quant à l’éradication, ou du moins, la maîtrise totale de cette maladie qui frappe notre pays et le monde depuis près d’un an déjà.
Nous sommes ainsi, et après des mois d’inquiétude et d’angoisse, au début de la sortie de crise. Bien sûr, le chemin reste encore long et loin pour arriver à l’objectif final de la fin de la pandémie. Mais face à ces perspectives plus que rassurantes, il est navrant de constater que sur le terrain les comportements des citoyens laissent beaucoup à désirer.
En effet, ces derniers temps, et de visu, on constate un certain relâchement dans le respect des gestes barrières. De plus en plus la distanciation physique, laisse la place à des rassemblements et des rencontres, que ce soit dans les marchés ou les lieux publics, de plus en plus dense. Le port des masques a tendance aussi à disparaître, et ceux qui le portent sont de plus en plus rares, à l’exception des personnes âgées qui maintiennent le respect de ces dispositions.
Un relâchement dangereux, car on sait que ce virus peut descendre au plus bas et se hisser au sommet de manière exponentielle. L’expérience des mois d’octobre et de novembre sont là pour nous le rappeler. Des mois où le nombre des cas de contamination a largement dépassé les 1000 et le nombre de morts est allé au delà des 20 par jour. Un état de fait qui a mis nos structures hospitalières dans une très délicate situation où plusieurs hôpitaux ont frôlé la saturation et avait mis le personnel médical dans une éprouvante mobilisation face au flux incessant des malades.
L’accalmie actuelle et le début de la vaccination ne peuvent être, en aucun cas, des raisons pour voir ce relâchement coupable qui risque de tout remette en cause. Car il faut savoir que toute l’amélioration constatée aujourd’hui n’a pu se concrétiser que grâce à la discipline observée jusque là quant au respect des gestes barrières. Ceci en premier, et en second point la campagne de vaccination ne fait que commencer et les doses acquises jusque là sont bien loin de garantir l’immunité collective nécessaire à l’éradication du virus. Il faut des millions de doses et un rythme de vaccination beaucoup plus soutenu pour dire que nous sommes sur le point de nous tirer d’affaire. Et à ce jour c’est bien loin d’être le cas.
Par Abdelmadjid Blidi
