Pour booster l’investissement, il est impératif d’accélérer la mise en œuvre des textes d’application de la loi sur le foncier destiné aux différents secteurs économiques.
C’est ce qu’a affirmé, hier, l’analyste et expert en géoéconomique, Mahfoud Kaoubi, lors de son passage à l’émission « Invité de la Rédaction » de la chaîne III de la Radio nationale. « Il est impératif d’accélérer la mise en œuvre des textes d’application destinés à accompagner la loi fixant les conditions et les modalités d’octroi du foncier économique, relevant du domaine privé de l’État, pour la réalisation de projets d’investissement », a-t-il déclaré.
Évoquant le code des investissements, M. Kaoubi a estimé que la promulgation de son texte d’application a mis trop de temps. « Personnellement, j’aurais aimé que ce texte soit promulgué au même moment de la promulgation du Code de l’investissement, du fait que c’est un élément qui fait partie de l’acte d’investissement », a-t-il souligné. Déplorant le retard dans la promulgation du texte d’application du Code de l’investissement, il a expliqué que la promulgation avait eu lieu une année et demie après la publication du Code d’investissement et le dispositif relatif à la gestion de l’investissement.
Par ailleurs, M. Kaoubi a appelé à éviter les erreurs du passé dans l’octroi du foncier industriel, soulignant aussi la nécessité de régler la question de viabilisation du foncier. « La question de viabilisation du foncier industriel est un des éléments les plus importants qui ont été derrière beaucoup de retard en matière de mise en œuvre de projets d’investissement », a-t-il déploré, appelant à régler ce problème d’une manière effective. L’intervenant a appelé par ailleurs à mettre en œuvre un plan d’investissement qui englobe la dimension nationale et locale. Il a expliqué que sans la mise en œuvre d’un plan d’investissement local et national, l’Agence nationale de développement de l’investissement (AAPI) aura « des difficultés pour assumer sa responsabilité du moment que cette opération de gestion du foncier industriel doit se faire en collaboration avec les secteurs concernés et les walis ».
M. Kaoubi a affirmé qu’il faut une vision et une organisation dans la gestion par l’AAPI du dossier de l’octroi du foncier industriel. « Nous avons besoin d’une vision d’ensemble et d’un chef d’orchestre pour agir à travers des instruments, qui sont d’ailleurs cités dans le Code de l’investissement et le décret relatif à l’AAPI. Cet organisme sera l’instrument avec lequel on peut mettre en harmonie cette logique de répartition sectorielle et cette politique de développement », a-t-il insisté. Interrogé sur la démarche à suivre pour attirer davantage d’investissements étrangers, l’expert en géoéconomique appelle à changer l’approche sur l’investissement.
« Notre approche de l’investissement nous coûte en compétitivité et d’attractivité », a-t-il soutenu. « Depuis la crise liée au coronavirus et la guerre en Ukraine, de nombreuses entreprises ont été relocalisées mais l’Algérie n’en a profité d’aucune opération de relocalisation malgré l’important potentiel dont elle dispose », a-t-il fait remarquer.
Mohand S