Dans le domaine des assurances, les startups opérant dans le secteur de l’Insurtech sont considérées comme une « réelle opportunité » capable d’accélérer la digitalisation du marché, selon des experts et professionnels du secteur. Ils appellent ainsi à intégrer ce segment d’entreprises dans la nouvelle loi sur les assurances en cours de finalisation.
En effet, à l’échelle mondiale, les Insurtech proposent des solutions axées sur la conception de nouveaux produits et tarifs, la distribution pour digitaliser les métiers d’agent d’assurance et de courtage, ainsi que la gestion complète des processus de souscription, de comptabilité et de remboursement des sinistres.
Pour Mokhtar Naouri, expert consultant en assurances, le potentiel d’opportunités pour ces startups est considérable, surtout dans les services d’assurances. Il souligne que de nombreuses compagnies d’assurances disposent déjà de systèmes d’information performants permettant de fournir des prestations en ligne, et beaucoup d’entre elles pourraient lancer leurs propres insurtech.
Il est important de noter que plusieurs startups opèrent déjà sur le marché, tandis que d’autres projets cherchent à établir des partenariats pour la gestion des bases de données, des sinistres, et la création de plateformes digitales. Le processus de digitalisation du marché et des services d’assurances est encore relativement lent, mais selon M. Naouri, l’émergence d’une première compagnie 100% digitale pourrait stimuler l’imitation dans un secteur hautement concurrentiel et accélérer le mouvement.
Un jalon important dans la digitalisation du secteur des assurances a été atteint en 2022 avec le lancement de la plateforme de recours inter-compagnies en assurance automobile (E-Recours), qui représente une véritable révolution dans le domaine. Les experts espèrent que la nouvelle loi sur les assurances, prévue pour la fin de l’année 2023, permettra aux assureurs et aux insurtech de bénéficier d’une certaine liberté d’action pour améliorer l’offre et l’expérience client.
Mohamed Hakim Soufi, PDG de la compagnie d’assurances Macir Vie, insiste sur l’urgence d’accélérer le processus de digitalisation du secteur des assurances en s’appuyant sur les compétences algériennes. Selon lui, tous les acteurs du marché, y compris le régulateur, les compagnies d’assurances et les clients, prennent conscience de l’importance de la digitalisation. M. Soufi explique que l’accélération de la digitalisation passe par plusieurs étapes, notamment l’expression des besoins par des experts via des chartes informatiques, la réalisation opérationnelle par la construction de systèmes d’exploitation intégrés (ERP) algériens, et les tests et déploiements de ces ERP au niveau des structures des compagnies d’assurances avant d’être adoptés par les clients.
Dans un marché assurantiel digitalisé, les insurtech deviennent de véritables sociétés d’assurances qui utilisent la technologie pour transformer la manière dont elles interagissent avec les clients, commercialisent les produits d’assurance, et gèrent les processus de souscription, d’expertise et de gestion des sinistres, ainsi que les remboursements.
Selon le PDG de Macir Vie, tant les compagnies d’assurances que les startups du secteur sont suffisamment bien équipées pour se lancer dans ce créneau. Il appelle à la mise en place d’un statut juridique spécifique aux insurtech pour favoriser leur développement.
En Algérie, plusieurs startups sont considérées comme l’avenir du secteur des insurtech et sont capables de relever le défi de la digitalisation et de porter haut les couleurs du pays, d’abord à l’échelle locale, puis au Maghreb et sur le continent.
La digitalisation du marché des assurances représente donc une opportunité majeure pour les compagnies traditionnelles et les startups innovantes, et le développement des insurtech pourrait contribuer à moderniser le secteur et à offrir de nouvelles expériences aux clients. La nouvelle loi sur les assurances, si elle intègre favorablement ces acteurs, pourrait stimuler davantage l’innovation et la croissance du marché des assurances.
Noreddine Oumessaoud
