Le sélectionneur de l’’équipe nationale de football Djamel Belmadi, a déclaré dimanche qu’’il assumait «l’’entière responsabilité» de l’’échec des «Verts», éliminés dès le premier tour de la Coupe d’’Afrique des nations CAN-2021 (reportée à 2022, ndlr), tout en relevant la nécessité de relever la tête dès mars, avec au menu la double confrontation face au Cameroun, pour le compte des barrages du Mondial 2022 au Qatar.
Quand on obtient un suc
cès comme ce fut le cas
lors des trois dernières années, c’’est une succession d’’éléments favorables qui vont dans le même sens. Pour un échec, c’’est aussi pareil, c’’est l’’addition d’’éléments défavorables. C’’est une faillite collective, un échec. J’’assume entièrement la responsabilité. Nous avons deux matchs qui arrivent très vite, nous allons travailler dessus pour retrouver le succès», a indiqué Belmadi, lors d’’une conférence de presse tenue au Centre technique national (CTN) de Sidi Moussa. Détentrice du titre décroché en 2019 en Egypte, l’’équipe nationale reste sur une grosse déception au Cameroun, en se faisant éliminer, à la surprise générale, dès le premier tour avec un triste bilan d’’un match nul face à la Sierra-Leone (0-0) et deux défaites concédées devant la Guinée équatoriale (1-0) et la Côte d’’Ivoire (3-1). Encore en lice pour la qualification à la Coupe du monde 2022, l’’Algérie se déplacera d’’abord à Douala pour défier le Cameroun le vendredi 25 mars (18h00) au stade Japoma, avant de recevoir les «Lions indomptables», le mardi 29 mars (20h30) au stade Mustapha-Tchaker de Blida.
« Il fallait prendre le temps pour évaluer cette CAN, et toutes les situations, et avoir une analyse pragmatique, pour diagnostiquer le mal, d’’autant qu’’il s’’agit d’’un dysfonctionnement. Il y’’a une chronologie qui a abouti à l’’échec concédé au Cameroun», a-t-il ajouté.
— CAN-2021: la préparation a été «chaotique» —
Revenant aux raisons qui ont abouti au cuisant échec concédé par la sélection nationale, Belmadi a qualifié la préparation de «chaotique». «Nous avions eu une date de rassemblement qui avait été fixée au 27 décembre avant d’’être reportée au 3 janvier. Le délai de préparation était très court. Nous avons pourtant mis en place notre préparation trois ou quatre mois auparavant, qui avait été finalement complètement chamboulée. Nous avons entamé le stage avec 13 joueurs seulement, soit moins que la moitié. Nous avons essayé de travailler avec ceux que l’’on a eu sous la coupe», a-t-il déploré. Le coach national a également regretté le nombre élevé de joueurs touchés par le Covid-19, ce qui a fini par perturber la préparation effectuée à Doha (Qatar). « Nous avons eu cinq joueurs qui n’’ont pas eu le Covid-19, avec les conséquences que cela peut engendrer. C’était une hécatombe, la préparation était chaotique. Par-exemple, Belaïli a été testé positif à l’’aéroport de Doha à son retour d’’Algérie, il a été automatiquement mis en quarantaine pendant dix jours. Idem pour le membre du staff technique Serge Romano, qui n’’a pu effectuer le déplacement avec nous au Cameroun». Avant d’’enchaîner : «La Gambie n’’a pas annulé le match amical sans scrupule, on va être honnête. Même si nous aussi nous étions en difficulté pour former une équipe. Il y a eu le second test devant le Ghana, avec l’’arrivée de certaines joueurs. C’’était un bon match, nous avions marqué trois buts sans encaisser.» Une fois au Cameroun, Belmadi a constaté le niveau physique diminué chez certains éléments. «Il y’’a eu des joueurs qui arrivaient avec un niveau physique diminué. A aucun moment, nous nous sommes entraînés avec un effectif au complet au Cameroun. Sur le plan athlétique, nous n’’étions pas bons, ça se voyait pendant les entraînements. Chaque matin, on se réveillait avec la peur de voir un joueur testé positif. C’’était une grosse problématique».
— Sentiment de frustration et de déception —
Le sélectionneur national a tenu à revenir, statistiquement, sur les trois matchs disputés par les Verts au Cameroun, estimant qu’’il y avait place à de meilleurs résultats lors des deux premiers rendez-vous face à la Sierra-Leone et la Guinée équatoriale. «Le premier match s’’est joué à 14h00 sous une grosse chaleur et un taux d’’humidité élevé. C’’était à nous de faire l’’effort pour marquer face à une équipe qui a joué en bloc bas. Face à la Guinée équatoriale, on était dans un esprit de précipitation et d’’urgence. On voulait vite prendre les trois points pour préparer le match de la Côte d’’Ivoire avec plus de tranquillité». « Sur le plan des statistiques, nous étions supérieurs sur tous les plans, on aurait pu marquer au moins deux buts. Nous avons manqué de lucidité et d’’esprit de tueur en attaque. Il y avait beaucoup de nervosité sur le terrain. Je n’’ai pas compris la désignation d’’un arbitre guatémaltèque, hispanophone, face à la Guinée équatoriale, dont les joueurs parlent espagnol», a-t-il enchaîné. L’’élimination de l’’équipe nationale a laissé un goût d’’inachevé chez Belmadi, plus jamais décidé à corriger sa copie dès le mois de mars. « Ma culture à moi c’’est d’’aller gagner des matchs, c’’est notre devise depuis trois ans et demi. Nous sortons de la CAN-2021 frustrés, déçus, et fatigués, avec le sentiment d’’avoir raté l’’opportunité de prendre des points lors de ces deux premières rencontres. Nous aurions aimé bien démarrer la compétition. Face à la Guinée équatoriale, on a perdu notre série d’’invincibilité (35 matchs). Elle s’’arrête à deux matchs d’’un record mondial (celui de l’’Italie/37 matchs). Après la CAN, on s’’est fixé un objectif, la Coupe du Monde». Dos au mur, les coéquipiers du capitaine Riyad Mahrez (Manchester City/ Angleterre) affrontaient la Côte d’’ivoire en clôture du premier tour, mais avec le doute qui s’’est installé. «Le doute s’’est installé avant ce dernier match, surtout avec la fin de notre série d’’invincibilité. Nous étions à deux pas du record de l’’Italie. Face aux Ivoiriens, c’’était un adversaire de taille avec une multitude de joueurs de haut niveau. Le premier but encaissé nous a coupé les jambes, juste avant une frappe sur le poteau de Bennacer. Le deuxième but nous a fait très mal, juste avant la pause. On a été dépassé au milieu de terrain. Ce match et celui du Bénin (défaite 1-0, ndlr) sont les plus mauvais sous mon mandat». Interrogé sur l’’impact de la Coupe arabe remportée au Qatar sur la CAN-2021, avec la participation de plusieurs joueurs de l’’équipe A, Belmadi a tenu à expliquer cette situation. «Lors de la Coupe Arabe, beaucoup de joueurs ont composé cette équipe. Deux compétitions qui s’’enchaînent, émotionnellement, ils étaient vidés. Ce n’’est pas juste l’’aspect physique, il fallait se reconcentrer pour ré-avoir très faim, il a fallu beaucoup de forces mentales pour le faire.
Si tu n’’as pas ça, c’’est problématique. Mais s’’ils ne la jouaient pas, ils avaient un manque de temps de jeu. Une partie du groupe a joué la Coupe Arabe. Il n’’y avait pas un manque d’’humilité. C’’était une forme d’’auto-satisfaction, un peu trop de certitude avant d’’aborder la CAN-2021». Enfin, Belmadi a laissé entendre qu’il allait faire tout pour rectifier le tir, dès la double confrontation décisive face au Cameroun. «J’’ai un goût amer de cette CAN, les joueurs ont un sentiment d’’humiliation. C’’est un sentiment atroce, car il s’’agit de l’’équipe nationale et non pas d’’un club. Le peuple attendait beaucoup de nous. Les joueurs ont le sentiment d’’humiliation. Hamdoulillah, nous aurons la possibilité de replonger très vite à l’’occasion des barrages de la Coupe du monde qui reste notre objectif principal, c’’était le deal. On va se préparer en conséquence. Tout le monde y pense.»