La loi prévoit pour la presse écrite et électronique, l’instauration du régime déclaratif qui repose sur l’application simplifiée pour la création de médias (journal ou site), au lieu du régime d’octroi d’agréments et consacre en outre le droit du journaliste à la liberté d’expression et à l’accès et la recherche à d’information.
L’Algérie célèbre, aujourd’hui, la Journée internationale de la liberté de la presse. Le contexte de cette célébration est particulier, puisque le secteur de l’information est concerné par une réforme profonde. La nouvelle loi organique sur l’information, adoptée récemment par les deux Chambres du parlement témoigne de cet état de fait. Ce texte illustre également la volonté du président de la République de faire de la liberté de la presse un «principe immuable», comme consacré dans la Constitution de novembre 2020.
Cette réforme garantit la transparence du financement des médias, tout en consacrant le droit des professionnels d’accéder aux sources d’information. Tout cela est bien entendu codifié par la loi. L’objectif de ces réformes vise à définir le journaliste professionnel avec précision dans toutes les spécialités médiatiques, mais aussi moraliser la profession en consacrant les valeurs journalistiques universelles et la déontologie de la profession. Il existe, pour ainsi dire, une réelle prise de conscience sur l’importance de ce secteur, mais également l’urgence de consacrer le professionnalisme. Pour cela, le journaliste bénéficie désormais de plusieurs garanties, dont la protection juridique de ses œuvres et la préservation de son droit de ne pas diffuser toute information, article ou travail ayant subi des modifications substantielles sans son consentement. Sur le plan structurel, la loi prévoit pour la presse écrite et électronique, l’instauration du régime déclaratif qui repose sur l’application simplifiée pour la création de médias (journal ou site), au lieu du régime d’octroi d’agréments et consacre en outre le droit du journaliste à la liberté d’expression et à l’accès et la recherche à d’information.
S’agissant des pratiques relevant de la diffamation, la délation et l’injure, la nouvelle loi recommande la création d’un Conseil supérieur d’éthique professionnelle auquel sera confiée la responsabilité de la régulation, l’intervention et l’élaboration d’une charte permettant l’adoption d’une pratique journalistique responsable et la contribution à la promotion de l’autorégulation.
A travers toutes ces réformes profondes et mutations novatrices, il est ainsi établi que la construction de la démocratie passe par une liberté d’expression réelle et responsable et non par une liberté de sabotage ou d’injure qui sème le désordre et crée le chaos pouvant porter atteinte à la sécurité publique.
Il reste que la mission première de la presse nationale est d’informer, et dans cet acte, il y a la lutte contre les fausses nouvelles et les tentatives de déstabilisation du pays que les officines hostiles à l’Algérie s’emploient à mettre en œuvre à travers les réseaux sociaux. A ce propos, le ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani a affirmé que l’Etat misait sur les sites électroniques nationaux. Ces derniers doivent faire front aux allégations tendancieuses visant l’Algérie. Présidant le lancement d’une session de formation au profit de la presse électronique au Centre de formation dans les métiers audiovisuels (CFMA) au Centre international de la presse (CIP), M. Bouslimani a fait observer que «l’institution d’une loi pour l’organisation de la presse électronique au lieu du texte réglementaire actuellement en vigueur, traduit l’attachement de l’Etat à promouvoir cette activité en établissant de nouvelles dispositions légales garantissant le libre exercice de cette activité dans le respect de la loi, et le renforcement du professionnalisme qui est tributaire du respect des règles et de la déontologie de la profession».
Anissa Mesdouf