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Journée nationale du chahid : Oran à la hauteur de l’événement

A l’occasion de la célébration de la Journée nationale du chahid le 18 février dernier, les autorités locales civiles et militaires de la wilaya d’Oran ont pris la belle initiative de rendre un vibrant hommage aux valeureux martyrs et de commémorer l’anniversaire de la mort en martyr du celui qui est considéré comme le plus jeune «Fidai» du mouvement de libération dans la région oranaise, Ali Mactit, natif du quartier populaire de M’dina Jdida, et légendaire poseur de bombe au café-bar «Brésil» fréquenté par des soldats de l’armée coloniale.
Le 3 septembre 1957, le jeune Ali Mactit a eu l’audace et le courage de porter un coup retentissent aux occupants coloniaux en s’attaquant à un de leur lieu de rencontre privilégié et très protégé situé au centre ville juste en face de l’ancien «Café Riche». Après l’indépendance, ce café-bar «Le Brésil» a servi de siège d’un magasin de vente de disques, de cassettes puis de cd-rom musicaux connu sous le nom de «disco-maghreb». L’inauguration en cet endroit d’un monument commémoratif baptisé au nom du chahid Ali Mactit et dédié à la mémoire de tous les martyrs de la révolution, les autorités locales ont eu le grand mérite de remettre à l’heure les pendules de l’histoire que certaines sphères nostalgiques de l’occupation française veulent à tout prix occulter et travestir.
Les Oranais, surtout parmi les plus âgés, ont été plutôt mécontents voir même choqués par la visite en cet endroit précis du président français Macron venu faire l’éloge de la musique Rai dans ce magasin «Disco maghreb». Il est vrai que le patrimoine musical oranais, tous genres confondus, mérite bien un certain intérêt culturel et intellectuel. Mais pas au point d’occulter et de vouloir effacer de la mémoire collective des faits historiques majeurs marquant la lutte pour l’indépendance du pays. Avant de devenir le siège d’une maison d’édition de musique et chansons Rai, comme il en existe d’ailleurs une bonne demi-dizaine dans la région d’Oran, le local servant de siège à Disco-maghreb était durant la période coloniale un café-bar de récréation fréquenté par des soldats français en permission. Ceux qui ont suggéré au chef d’Etat français d’aller faire une longue halte en cet endroit juste pour admirer de vieilles cassettes de Rai, auraient mieux fait de lui conseiller d’aller à l’université pour discuter avec des étudiants ou se rendre au musée du moudjahid, ou de visiter Sidi El Houari, ou d’autres endroits et enceintes ou la culture de l’identité et de la mémoire est affichée sans complexe et sans tabous.
Avec le temps, et le chamboulement inouï qui ébranle les équilibres des sociétés dites occidentales, en particulier la France, tous les observateurs avisés se rendent compte aujourd’hui de l’ampleur de la régression et du chaos qui menace la société et l’Etat français pris au piège des rancœurs et des frustrations des partisans du vieux slogan «Algérie française» qui alimente encore sournoisement la haine de l’Algérie et des Algériens.

Benali Si Youcef

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