La lente agonie de l’Occident
Ce 24 novembre, le conflit en Ukraine est entré dans son neuvième mois. Une guerre où il y’a peu d’images sur les affrontements, mais un torrent de commentaires, d’analyses, et d’informations bien difficiles à vérifier. Chacun fait sa guerre à travers sa propagande. Car c’est bien de propagandes dont il s’agit.
Certaines chaînes occidentales ont fait de ce conflit leur plat principal et inondent 24h/24h les téléspectateurs d’infos, de montages et de débats tout aussi lunaires les uns que les autres. On ne vérifie rien, et le seul objectif est de ternir au maximum l’image de l’autre. La Russie est qualifiée de tous les maux, alors que son président Vladimir Poutine est comparé tantôt à Adolf Hitler et tantôt à Joseph Staline. Rien ne lui est épargné.
La dernière mode depuis l’entrée des forces ukrainiennes à Kersson, ce sont ces témoignages de soldats réservistes russes auxquels on fait dire le plus de mal sur leur pays et leur armée. Un déballage qui n’a rien d’innocent et qui entre clairement dans cette feuille de route de la propagande occidentale.
Une propagande qui devient lassante pour plusieurs peuples qui ne comprennent pas pourquoi tant de moyens sont mis en place dans ce conflit, alors qu’ailleurs bien des drames, peut être encore plus dramatiques, ont été traités avec la plus grande légèreté pour ne pas dire nourris pour affaiblir ces pays, comme en Irak, au Yémen ou en Syrie.
Un deux poids deux mesures qui interroge sur les visées réelles de cet Occident bien pensant qui veut régenter le monde à sa guise et mettre à genoux toutes les nations qui pensent à lui tenir tête. La loi du plus fort qui, quoi qu’il arrive, ne peut tenir longtemps, car fatalement un autre monde est en train de naître.
Et c’est ce changement inéluctable qui effraie les grandes capitales de l’Ouest qui sont au fond en train de livrer leurs dernières batailles pour continuer à dominer le monde.
Mais inéluctablement, un monde multipolaire est en train de voir le jour de la matrice même de ce conflit ukrainien, mais aussi de tous les conflits qui ont secoué le monde ces dernières années. C’est là la marche irréversible de l’histoire et ni les manipulations, ni les mensonges, ni les propagandes actuelles, aussi puissantes soient-elles, n’y changeront rien. L’Occident est en train de vivre sa lente mais irréversible chute et doit se résoudre à partager son hégémonie, qui n’a fait que trop durer, avec d’autres puissances émergentes.
Par Abdelmadjid Blidi