Oran Aujourd'hui

La mafia des importations frauduleuses

Pas moins de 60 conteneurs empilés sur un quai au port d’Oran depuis cinq ans ont été récemment détruits par les autorités portuaires Ces containers, ont indiqué les responsables concernés, appartenaient à des importateurs, « pour la plupart non identifiés, et renfermaient des marchandises périmées ». L’inspection des douanes à Oran a précisé que 33 autres conteneurs feront l’objet des mêmes mesures d’enlèvement de destruction entrant dans le cadre d’une campagne lancée par la Commission paritaire de contrôle des conteneurs. Ce qui interpelle et choque l’opinion publique est le fait d’apprendre que les propriétaires de ces conteneurs laissés à l’abandon seraient «difficilement identifiables» comme le précisent les services portuaires concernés. Il s’agit, explique-t-on, d’importateurs ayant acheté des marchandises saisies et entreposées dans différents ports étrangers, à Marseille, à Alicante, et dans le Golfe arabo-persique. Les mêmes sources précisent que les inspections des conteneurs ont conduit à la découverte d’importantes carences et dysfonctionnements dans les opérations d’importation qui ont eu lieu avant la dernière réforme des procédures visant à lutter contre le trafic de devises et la contrebande de marchandises par des pseudo-importateurs qui ne figuraient même pas sur le fichier national. Après enquêtes, les services douaniers ont découvert que ces présumés importateurs ont commis de graves infractions aux procédures douanières, en utilisant notamment de fausses déclarations de fret et autres faux documents. Les enquêteurs ont constaté que les propriétaires avaient violé la loi sur l’importation de produits commerciaux, sur le change et le transfert de devises à l’étranger, et ont commis en outre plusieurs délits de fraudes et de fausses déclarations sur les cargaisons. Les conteneurs abandonnés au port d’Oran étaient pour la plupart remplis de parfums, de denrées alimentaires, de fromages, de foie, de viande congelée et de diverses marchandises importées majoritairement d’Espagne. Contrairement aux déclarations des importateurs fraudeurs affirmant qu’il s’agissait de vêtements féminins et de parfums de luxe de fabrication asiatique, l’ouverture des conteneurs a montré que les marchandises concernaient surtout des articles et des produits alimentaires interdits à l’importation. Une fraude qui a aussi pour but de gonfler les factures et de permettre de transférer des devises vers des comptes bancaires à l’étranger. Avec la mise en place d’un contrôle douanier plus strict, certains propriétaires abandonnent leurs conteneurs au port dans le but d’échapper aux sanctions sévères prévues contre les tricheurs et les fraudeurs. Selon une source portuaire, une bonne dizaine d’importateurs de marchandises diverses devant être écoulée sur le marché local font l’objet de poursuites judiciaires au niveau du tribunal d’Oran pour violation de la réglementation des opérations de change et des mouvements de capitaux et pour fausses déclarations. Vivement l’assainissement et l’éradication de toutes les pratiques frauduleuses que l’on constate à tous les étages du fonctionnement de l’activité économique et commerciale.
Par S.Benali

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