Oran Aujourd'hui

La lutte contre les infractions aux règles d’urbanisme

Depuis quelques temps, les autorités locales à Oran ont redoublé d’efforts et de vigilance pour mettre un terme à l’anarchie constatée ici et là en matière de respect des normes d’architecture, de construction et d’organisation des chantiers de promotion immobilière.
Plusieurs opérations ont été menées à travers les communes, notamment à Oran et Bir el Djir pour lutter et tenter d’éradiquer les pratiques anarchiques de plus en plus visibles à travers les sites urbains.
Pour rappeler les promoteurs immobiliers au respect des règles en matière d’urbanisme et de construction, des avertissements, des sanctions administratives et des procès-verbaux ont été adressés aux promoteurs responsables d’infractions liées au non-respect des conditions prescrites par les règlements en vigueur. Selon le responsable d’un secteur concerné, ces initiatives s’inscrivent dans une large stratégie visant à restaurer l’ordre et à lutter contre l’anarchie urbaine, notamment en matière de projets immobiliers qui ne respectent souvent pas ni les procédures ni les normes devant garantir l’harmonie urbaine et la sécurité aux alentours des chantiers.
Mais pour bon nombre de mauvaises langues locales, cette démarche de recensement et de sanctions des infractions constatées après lancement du projet ne saurait suffire à éradiquer ce fléau nourri aussi par des lacunes et des insuffisances dans la gestion prévisionnelle du territoire urbain en matière de croissance urbaine et de constructions.
Malgré l’adoption des instruments d’urbanisme, tels que le PDAU et les POS, Plans d’occupation des sols, au niveau des secteurs urbains et des communes, quand toutefois ils existent, les Oranais ont souvent constaté et dénoncé la prolifération de tours d’une dizaine d’étages au milieu de sites d’habitat dits résidentiels, à l’image des quartiers de Maraval, ex-St Eugène, les Castors, la Cité Djamel, et bien d’autres endroits. Des quartiers et des rues principales ou des villas et des constructions de un ou deux étages sont achetées pour être démolies par des promoteurs en vue d’un projet de tour d’appartements ou de bureaux d’affaires.
Il est vrai que le développement de la grande ville ne peut faire l’impasse sur une nécessaire transformation du tissu urbain dans toutes ses composantes. Mais pour des observateurs avisés, la gestion et la régulation des projets d’habitat semblent encore pénalisée par un déficit de maturation et de vision à long terme. L’urgence et la nécessité de construire de nouveaux logements indispensables notamment à l’impératif d’éradication des bidonvilles et du vieux bâti a conduit à la multiplication de grandes zones d’habitat collectif périphériques, à Oued Tlélat, à Misserghine et à l’est de la ville, qui peinent encore à bénéficier d’infrastructures d’accompagnement suffisantes.
Et en même temps, de nombreuses tours d’appartements de moyens et haut standing sont érigées par des promoteurs publics et surtout privés dans une sorte de course effrénée à l’occupation du foncier et de l’immobilier offert par le marché. Une course favorisée par les inepties et les carences de l’ancien système de gestion aléatoire des affaires locales, et qui aujourd’hui nécessite plus de contrôle et de vigilance en matière de respect des normes d’urbanisme et de construction. Il n’est jamais trop tard pour bien faire…

Par S.Benali

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