EDITO

La politique des convictions, la réussite des élections

Même si les États-Unis d’Amérique ont fait le choix du protectionnisme et semblent se recroqueviller sur eux-mêmes depuis le retour de Donald Trump aux affaires et son slogan “America first”, il n’empêche que le pays imprime toujours les politiques intérieures des autres pays, en particulier dans le monde occidental. Trump a été l’étendard que n’ont pas cessé d’agiter les mouvements nationalistes et d’extrême droite européens. Tout ce qu’entreprenait le locataire de la Maison Blanche, comme sa politique contre l’immigration, à la limite de la violence et de l’illégal, ses attaques contre la presse, ses remises en cause de l’indépendance de la justice et des procédés du même genre, ouvraient les portes aux extrémistes en France, en Hollande en Autriche et ailleurs. Et tout ce beau monde a eu le vent en poupe jusqu’à arriver au pouvoir ou à en être très proche.
Mais cette même Amérique inspire aussi les mouvements politiques dits de gauche. Et la aussi la victoire de Zohran Mamdani qui a réussi à se faire élire maire de la grande métropole de New-York a rabattu grandement les cartes. Les échos de la lointaine Amérique ont secoué sérieusement les extrêmes droites en Europe. Elles, qui enregistraient des victoires électorales spectaculaires et dominaient largement les débats politiques, se sont subitement rendues compte que tout restait fragile et que rien n’est acquis durablement.
Cette onde de choc américaine a prouvé que l’on peut réussir avec ses idées et avec “son programme, tout son programme” pour paraphraser un leader de la gauche en France. Zohran Mamdani est plus qu’un opposant de Trump et du trumpisme, c’est son antithèse totale assumée sans concession aucune. Zohran Mamdani voit en l’immigration une chance pour son pays, lui qui est d’origine indienne et né en Ouganda. Il est musulman et le revendique haut et fort. Il ne partage rien avec Trump sur le dossier palestinien et juge que le régime israélien est un régime d’apartheid et que ce qui se passe à Ghaza est un génocide.
Les mots et les positions sont forts, clamés et assumés avec courage et une conviction profonde. Dans un parti démocrate moribond et hésitant, l’aile gauche que représente le nouveau maire de New-York ,les Socialistes démocrates d’Amérique, éclaire sur une autre manière de faire la politique et de mener ses campagnes électorales. De ne rien céder sur ses positions et de croire jusqu’au bout en ses idées et ses projets. C’est peut-être là une autre onde de choc qui pourrait freiner la vague raciste de l’extrême droite dans les pays occidentaux.

Par Abdelmadjid Blidi

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