L’analyste politique Mustapha Heddam a affirmé hier que les élections locales de samedi dernier dont «les chiffres reflètent la réalité ont donné une légitimité aux institutions».
Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, il a affirmé que «la transparence des élections est le premier jalon pour l’édification d’institutions légitimes» Pour l’analyste politique «la légitimité des institutions est la pierre angulaire du rétablissement de la confiance entre les institutions et les citoyens». Il a affirmé, dans ce contexte, que «le président de la République a pris des engagements lors de la campagne électorale pour les élections présidentielles de 2019, qui sont en train de se réaliser mais les délais ont été un peu élargis à cause de l’impact de la pandémie du coronavirus non seulement sur l’économie nationale mais aussi sur le processus de l’édification des institutions». L’invité de la chaîne III a affirmé que les chiffres des élections présidentielles, du référendum sur la constitution, puis des législatives et maintenant lors des élections locales correspondent à la réalité.
Il a estimé, dans ce sillage, que l’appel au vote lancé par le Front des Forces Socialistes (FFS) a boosté la participation aux dernières élections locales. «Le FFS a non seulement boosté la participation, mais il a également apporté la preuve qu’un parti politique qui a un ancrage, un programme, un projet de société et une stratégie économique et de gouvernance, pouvait influencer les résultats de la participation à une consultation électorale», a déclaré l’analyste politique.
Évoquant la question de la réforme du code communal, il a affirmé que celle-ci est incontournable. «Cette réforme doit impérativement permettre aux collectivités locales de remplir leurs missions et prérogatives car il y a des réalités économiques : 900 communes pauvres, où les mécanismes de solidarité actuels ne sont plus efficaces», a-t-il affirmé.
Il a indiqué aussi que la réforme du code de commune et de wilaya doit toucher également la législation sur le foncier industriel et sur la fiscalité «Il est incompréhensible, par exemple, qu’une activité polluante soit implantée dans une commune et que la fiscalité aille vers une autre commune, dont les habitants ne souffrent pas des désavantages de cette activité industrielle, parce que le siège social de l’entreprise est situé de cette grande agglomération», a-t-il ajouté.
M. Heddam a insisté sur l’impératif d’accorder aux maires plus de prérogatives pour pouvoir créer de la richesse au niveau local, appelant à cette occasion à changer le mode de gouvernance. «Il faut à la fois, une refonte de la politique fiscale, qui est l’une des sources de financement des collectivités locales, et créer de la richesse, en permettant aux présidents d’APC de gérer les activités commerciales et industrielles de leurs territoires, non pas le wali», a-t-il déclaré sur la chaîne III. Et d’ajouter : «nous ne pouvons plus continuer à gouverner notre pays en nous basant sur la dépense, mais sur la création de richesse».
Pour l’analyste politique, le rôle de l’Etat est de désenclaver en réalisant les grands investissements tels que les infrastructures routières et c’est aux PAC de créer de la richesse », en fonction des spécificités et des potentiels locaux. Il a estimé, par ailleurs, que la décentralisation et la refonte territoriale nécessitent des paramètres scientifiques. «Pour consolider la décentralisation et pour la refonte territoriale à venir, il faut se baser sur des paramètres scientifiques, contenus dans les schémas d’aménagement du territoire», a-t-il suggéré.
Samir Hamiche