EDITO

La suprématie mondiale en jeu

Il est clair et même flagrant que l’on veut faire de Boutcha l’ukrainienne une autre Srebrenica. Le parallèle semble cousu de fil blanc. Et encore une fois les médias mais aussi les chancelleries occidentales poussent de toutes leurs forces et de toutes leurs ruses en ce sens.
Avant toute enquête sérieuse, on parle déjà de crimes contre l’humanité. Un constat qui se répète quasiment depuis le début de ce conflit. Dans chaque ville où sont entrées les forces russes, on agite systématiquement ce préjugé. Mais apparemment cela n’a pas pris ( du moins jusque là), et cette fois on ne veut pas laisser échapper cette aubaine qui se présente avec ces centaines de cadavres «trouvés» jonchés sur les routes de cette ville ukrainienne.
Mais avant d’aller plus loin, un petit rappel historique s’impose. Srebrenica a été le théâtre d’un massacre odieux lors de la guerre en ex-Yougoslavie, où plus de 8000 hommes auraient été tués. Les responsables de ce massacre ont été jugés et condamnés par le tribunal international de la Haye. Certains sont morts dans leur cellule.
Et c’est apparemment ce que recherchent les Occidentaux à travers cette campagne autour de Boutcha. Faire admettre un autre massacre et faire porter le chapeau ou plutôt la responsabilité directement au président russe Vladimir Poutine pour le traduire devant les mêmes instances judiciaires internationales comme criminel de guerre. Moscou, saisissant le piège, a demandé une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité pour débattre de ce fait de guerre, qu’elle assure être une mise en scène grossière des responsables ukrainiens et des Occidentaux.
Loin de nous de dire que ces faits sont réels ou fabriqués, car c’est parole contre parole, mais il est évident que le message que veulent faire passer les chancelleries occidentales c’est de faire entendre qu’ils sont toujours maîtres du jeu, et que leur domination sur le monde est loin d’être finie. C’est aussi, au-delà de la Russie et de sa puissance militaire, un avertissement à tous ceux qui pourraient avoir l’idée de remettre en cause cette suprématie occidentale. Ils rappellent à tous qu’ils n’ont rien perdu de leurs forces multiples, (militaire, propagande, communication…), et qu’ils sont toujours maîtres du jeu et du monde à tous les niveaux.
En réalité, ce qui se joue en Ukraine, au-delà de toutes les horreurs de cette guerre, qui est tout aussi sale que celles en Syrie, en Libye ou en Irak, c’est la configuration du monde de demain et la suprématie des uns et des autres sur le reste des peuples de la planète.
Par Abdelmadjid Blidi

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