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Forêts et couvert végétal:
L’Algérie perd une moyenne annuelle de 34 000 hectares

L’Algérie perd une moyenne annuelle de 34 000 hectares de forêts en dépit des efforts déployés par les autorités pour restituer le couvert végétal et forestier. La déforestation est accélérée par les changements climatiques et le manque de pluviométrie.

Les chiffres liés à ce phénomène observé un peu partout dans le monde ont été détaillés, hier, par le directeur général des forêts, Ali Mahmoudi, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. «La déforestation est l’une des causes majeures du réchauffement climatique ; plus on réduit la couverture végétale, plus on réduit la possibilité de création de microclimats ainsi que tous les éléments qui provoquent la chute de pluies, entre autres», a-t-il déclaré d’emblée.
Pour M. Mahmoudi, l’Algérie n’est pas en marge de ce qui se passe dans le monde, précisant que le pays «perd une moyenne de 34 000 hectares et ce malgré tous les efforts déployés en matière de reconstitution du couvert». Regrettant le fait que l’Algérie «ne pourra jamais récupérer ce qui a été perdu en termes de couvert», le DG des forêts évoque aussi l’avancement continu de la désertification vers le Nord du pays. Il a affirmé que les résultats obtenus par le barrage vert, qui a pu produire 300 000 hectares de forêts, sont insuffisants pour freiner l’avancée de la désertification. «Ce résultat demeure insuffisant, puisque la superficie qui devait être plantée à cette époque-là était évaluée à 3 millions d’hectares, puisque la superficie dédiée à ce projet se mesurait à 1500 kilomètres de largeur sur une profondeur de 20 kilomètres», a-t-il détaillé.
M. Mahmoudi a affirmé que des instructions ont été données par le président de la République au ministère de l’Agriculture et du Développement rural pour reprendre le barrage vert. Il a indiqué qu’à l’époque de sa réalisation, le barrage vert était constitué seulement du pin d’Alep, précisant que désormais il est prévu que les cultures de plantation soient diversifiées en vue de sa relance. «À l’époque nous n’avions pas le choix hormis le pin d’Alep qui était facile à produire dans les pépinières», a-t-il affirmé.
Il a affirmé qu’une étude, lancée par le Bureau national d’études pour le développement rural pour la réhabilitation du projet, a prévu «la prise en considération de tous les volets, à commencer par le côté écologique et le volet socio-économique». M. Mahmoudi a précisé que «il y’aura des plantations forestières là où nous devrions introduire la forêt et il y’aura des plantations pastorales là où il y’a de l’élevage en plus des plantations rustiques», affirmant qu’il s’agit «de toute une panoplie d’espèces qui va être introduite».
Pour ce qui est de la lutte contre les incendies de forêts, un phénomène qui participe à la déforestation et la destruction du couvert végétal, M. Mahmoudi a affirmé que l’Algérie a enregistré, depuis le 1er juin 2021, un total de 120 départs de feu. Ces 120 départs de feu «ont consumé 450 hectares dont Sétif avec 98 h, suivie de Béjaïa (75 h), Tébessa (51h), Bouira (43h) et enfin Tizi-Ouzou avec (27 h)», a affirmé le DG des forêts, précisant qu’il s’agit «d’une moyenne de 4 départs de feu par jour et une moyenne de 3,7 hectares par foyer».
Interrogé pour savoir si les moyens de lutte contre les feux de forêts ont été renforcés, l’invité de la chaîne III a indiqué que «l’Etat n’a jamais lésiné sur les moyens en mobilisant les moyens de la Protection civile et ceux de la direction des forêts». «Comme chaque année, les conservations des forêts organisent, en collaboration avec nos partenaires de la Protection civile et autres représentations de la société civile des campagnes de sensibilisation adressées au grand public», a-t-il déclaré, précisant que «avec la sécheresse que connaissent plusieurs régions du pays, cette année nous devons redoubler de prudence».
M. Mahmoudi a annoncé l’acquisition de 80 véhicules de première intervention, ainsi que l’acquisition de 15 camions citernes. Il a précisé que «la DGF rehaussera, ainsi le niveau opérationnel par le déploiement de 30 colonnes mobiles d’intervention couvrant la totalité de la région du Nord du pays de manière à appuyer les wilayas les plus affectées par les incendies de forêt ; notamment Tizi-Ouzou avec 3 colonnes, Jijel, Bejaia et Bouira».
Samir Hamiche

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