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Lancée par le ministre de l’Agriculture à partir de Ghardaïa : coup d’envoi de la saison agricole 2025-2026

Le chiffre d’affaires du secteur est un baromètre tangible de cette ambition. Il a atteint 38 milliards de dollars l’année passée. Ce niveau de performance traduit une intensification des activités agricoles, des améliorations de la productivité et une meilleure structuration des filières.

Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Yacine El-Mehdi Oualid, a lancé, depuis Ghardaïa, la nouvelle saison agricole. Le ministre a la mission de faire émerger une agriculture connectée aux nouvelles technologies. La volonté du gouvernement d’aller vers une modernisation maximale de l’acte agricole a été explicitement affirmée par le président de la République. Il est entendu que ces dernières années, l’agriculture nationale a pu se hisser au rang de levier stratégique pour l’économie algérienne. Les signaux envoyés par les chiffres récents témoignent d’un niveau d’attention sans précédent. Premier indicateur, le chiffre d’affaires du secteur est un baromètre tangible de cette ambition. Il a atteint 38 milliards de dollars l’année passée. Ce niveau de performance traduit une intensification des activités agricoles, des améliorations de la productivité et une meilleure structuration des filières. Mais le regard ne s’arrête pas là, en ce sens que les grandes exploitations agricoles, encore en préparation, promettent une mise en production progressive et impressionnante dans les prochaines années. Dans le sillage de ces projets, l’Algérie prépare des capacités de production étendues qui pourraient bouleverser les équilibres actuels entre importations et production locale, tout en générant des chaînes de valeur plus intégrées et plus robustes. Parmi les exemples phares qui illustrent cette ambition, le projet Baladna retient particulièrement l’attention. Il est programmé autour d’un volume colossal de 750 000 vaches laitières et plus d’une centaine de milliers d’hectares de céréales. Un tel projet s’inscrit dans une logique de diversification des productions, de mécanismes de financement adaptés et d’infrastructures de soutien (élevage, insémination, stockage, transport et distribution).
A l’échelle internationale, les partenaires italiens déploient également une ambition territoriale lourde, avec un projet qui s’étale sur 34 000 hectares et vise une production combinée de légumes secs, de céréales et de viande bovine. Cette initiative illustre une approche multi-productions et une ouverture croisée sur des savoir-faire européens, tout en restant adaptée au contexte algérien. Elle met en exergue une logique de coopération bilatérale et de transfert de technologies, susceptible de renforcer les capacités agro-industrielles du pays tout en diversifiant les sources de revenus agricoles.
Ces exemples et autres faits sur le terrain militent pour une agriculture forte et tournée vers l’export à moyen terme. Le ministre de l’Agriculture qui était accompagné, à Ghardaïa, du wali, du président de la Chambre nationale de l’Agriculture et du secrétaire général de l’UNPA, a saisi l’opportunité de cette visite de travail pour procéder à l’inauguration d’un complexe frigorifique de 10 000 m3 à Oued-Nechou, géré par Frigomédit, et le nouveau siège de la Chambre de l’Agriculture de Ghardaïa. M. Oualid a visité un périmètre spécialisé dans l’élevage bovin et l’insémination à Seb-Seb, ainsi que le centre de proximité de stockage de céréales à Mansoura. Cette tournée a permis de rappeler que l’agriculture est à considérer comme un gisement d’emplois et que chaque région possède des spécificités et des potentialités à exploiter.
En somme, l’orientation actuelle dessine un horizon où l’agriculture algérienne se veut plus audacieuse, plus intégrée et plus moderne. Le cap affiché par le gouvernement et les acteurs sectoriels repose sur des chiffres concrets, des projets structurants et une vision à long terme qui cherche non seulement à nourrir le pays, mais aussi à faire de l’agriculture un levier déterminant pour l’emploi, la balance commerciale et le développement régional.

Yahia Bourit

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