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Gestion et valorisation des espaces forestiers:
Le Cnese plaide pour une approche économique rentable

Une journée d’étude sur les forêts placée sous la thématique «Quelles perspectives pour la forêt algérienne» a été organisée, hier, par le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE), à Alger.

Ce rendez-vous s’inscrit dans le cadre de rencontres «groupe de réflexion comportementale» auquel ont pris part des experts nationaux et internationaux, ainsi que les représentants de plusieurs organismes, départements ministériels et opérateurs concernés par la gestion de la forêt. Le Cnese a énuméré plusieurs recommandations en vue de valoriser les espaces forestiers et intégrer la forêt dans une approche économique, source de revenus et créatrice de postes d’emploi.
Intervenant à cette occasion, le président du Cnese, Rédha Tir a, d’emblée, cerné les problèmes auxquels est confrontée la forêt. «La forêt algérienne, qui a subi, depuis des décennies, d’importantes dégradations aboutissant parfois à la disparition de l’état boisé sur de vastes régions, continue de subir en plus, des effets des changements climatiques, des comportements agressifs et hostiles en tous genres», a-t-il déclaré. Parmi ces comportements agressifs et hostiles, l’intervenant a cité les incendies prémédités très graves, les défrichissements, des activités illicites dans ces espaces, artificialisation des sols, vol et exploitation illégale des produits forestiers. Ces actes, affirme l’intervenant, ont pénalisé lourdement le pays d’une productivité consistante en matière de produits forestiers ligneux et non ligneux, de création d’emplois et d’espace boisé, principal régulateur des cycles du carbone et de l’eau.
Dans le même sillage, M. Tir a affirmé que l’objectif principal prôné par le Cnese consiste à mettre en dynamique et en adéquation «développement et capacité de charge environnementale». «Il n’est plus question de continuer à sanctuariser nos écosystèmes ou patrimoines nationaux, mais à prendre des mesures innovantes et intégrées, dans le cadre d’une nouvelle gouvernance bâtie sur des principes de complémentarité, d’intersectorialité et de l’implication de la société civile, des chercheurs, des collectivités territoriales, dans toutes les étapes de construction du développement et de l’émancipation du patrimoine forestier», déclaré le président du Cnese.
En vue de valoriser, développer le patrimoine forestier et régénérer les superficies détruites par les derniers incendies, M. Tir a énuméré un mix d’objectifs. Il s’agit de planter plus et sur d’autres superficies afin de régénérer la forêt qualitativement et quantitativement et afin de séquestrer plus de carbone, de préserver la qualité de l’eau et de réguler l’écoulement et limiter l’érosion des sols. Le président du Cnese propose aussi de recourir à une gestion moderne des opérateurs publics et privés chargés de développer la filière Bois et la nécessité de les accompagner afin de rompre avec le comportement administratif et à œuvrer dans le sens de la productivité, de l’attractivité et de la compétitivité des filières «Industrie du bois» et «bois-énergie». Il a plaidé également pour la valorisation de la créativité et du génie forestier au sein des start-ups et des PME.
Par ailleurs, le président du Cnese a plaidé pour l’ouverture de la forêt au monde économique à travers la mise en place d’une vision visant à aller vers la rentabilisation de la forêt. Dans cette optique, le même responsable a affirmé qu’il faut encourager les entreprises à investir dans le domaine forestier à l’instar de la gestion des loisirs au sein de la forêt, l’écotourisme et le transport forestier en vue de créer des postes d’emploi et de générer des revenus.
«La forêt doit être un milieu créateur de richesses et d’épanouissement pour le citoyen et sur laquelle il faut se pencher pour générer un investissement économique, touristique, culturel et créer une industrie du bois», a-t-il plaidé. Le président du Cnese a appelé enfin à impliquer les opérateurs privés dans la création de projets d’investissement dans le domaine forestier.
Samir Hamiche

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