Si des facteurs freinent encore son éclosion à grande échelle, le commerce électronique a incontestablement connu une nette progression à Oran.
Le e-commerce est de plus en plus plébiscité par les Oranais. À travers les sites web et les réseaux sociaux, toutes sortes de produits et marchandises sont proposées aux consommateurs. Les réseaux sociaux constituent un nouveau canal rentable et efficace pour vendre ou acheter des produits. De plus en plus de commerçants et d’entreprises créent des campagnes digitales sur ces différentes plateformes pour informer, engager et inciter leurs audiences cibles à passer à l’acte d’achat. «Nous misons sur Instagram et Facebook pour donner envie aux internautes d’acheter nos produits. Nous soignons la qualité de nos photos et contenus pour atteindre le maximum d’audience.
Les stories, les filtres, les boutiques, etc. sont autant de fonctionnalités et de possibilités qui mettent en valeur nos produits de façon créative», témoigne Rafik, un gérant d’un magasin de vêtements prêts à porter situé dans la rue Larbi Ben M’hidi, au centre-ville d’Oran. La majorité des sites de vente en ligne ne proposent actuellement que le paiement en liquide à la livraison qui représente la majorité des transactions. Quelles sont les raisons qui poussent les Oranais à faire leurs achats sur Internet ? «Les prix, la praticité et le choix. Je choisis le produit sur internet, puis je l’achète en point de vente physique ou à la livraison à domicile, pour avoir la possibilité de tester le produit, pour l’immédiateté et le fait de ne pas avoir à retourner le produit s’il ne me convient pas», dit Wahab, un trentenaire oranais. «Il arrive que des vendeurs peu scrupuleux ne livrent pas les mêmes produits que sur les photos, mais des produits de moindre qualité», déplore Wahab. «La loi garantit une protection juridique en cas de fraude», rassure de son côté M. Atmani, un juriste travaillant dans une entreprise de communication basée à Haï El Yasmine, à Oran. Cette entreprise propose des services d’accompagnement des entreprises en leur organisant des campagnes publicitaires digitales. «La commande électronique comprend un contrat électronique automatique entre le commerçant et le consommateur, ainsi que des factures dont peut bénéficier le consommateur. Le vendeur doit préciser la qualité des marchandises», précise ce juriste.
L’utilisation des cartes interbancaires (CIB) et les cartes Edahabia connaît une croissance soutenue. La plateforme d’intégration du paiement électronique «CIBWEb.dz» a permis de certifier des web-marchands dont des grandes entreprises publiques et privées qui ont ingéré le paiement électronique sur internet auprès de leurs clientèles détentrices des cartes bancaires et postales. «Il est urgent de réformer le cadre réglementaire pour donner l’élan nécessaire au e-commerce», affirme M. Melahi, un économiste oranais. «Même après l’adoption en 2018, d’une législation relative aux échanges et commerce électroniques et un fort taux de pénétration d’internet, le secteur peine à s’épanouir», estime cet économiste. Le secteur peut mieux faire car il n’a pas atteint son plein potentiel. Il est possible de rattraper le train du e-commerce en marche.
Imad. T