Oran Aujourd'hui

Le déficit de maîtrise dans la gestion urbaine…

Bon nombre d’observateurs avisés de la croissance urbaine à Oran soulignent et dénoncent à juste titre les retards et les reports de date de livraison trop souvent  enregistrés dans bon nombre de projets et d’opérations engagées ou en attente de lancement depuis des années. Des projets, disent les mauvaises langues, frappés par on ne sait qu’elle légendaire fatalité forgeant la traîne, l’échec et l’incertitude des échéances annoncées.

Les Oranais, parmi les plus âgés, savent que le record national de longévité des projets ratés ou non-achevés  reste détenu par la fameuse carcasse de  l’ex-Hôtel Châteauneuf qui nargue le regard des Oranais et des visiteurs du centre-ville depuis déjà près de cinquante ans ! Une tour de béton de plusieurs étages, qui, à défaut d’être démolie, a été affectée à l’APC d’Oran pour une reconversion en locaux administratifs.

Un projet qui date lui aussi d’une bonne quinzaine d’années et qui n’a jamais pu être concrétisé malgré les annonces officielles de lancement  faites par les nouveaux décideurs locaux aussitôt installés. Faut-il aussi oublier le parcours cahoteux de  la grande Mosquée Ben Badis qui a mis près de vingt-cinq ans avant d’être enfin livrée sur un site d’implantation très contesté,  coincé  entre un rond-point à grande circulation  et deux axes routiers saturés. D’autres projets  lancés ou initiés, et ensuite «gelés» en raison de l’ancien épisode d’austérité dictée par la conjoncture financière, ne cessent de cumuler les années de retards, soulevant parfois des interrogations en termes d’intégration et de fonctionnement rationnel et harmonieux du tissu urbain oranais.

A l’image de  ce «cinquième périphérique», encore inachevé, et qui soulève des polémiques sur l’impact et les effets attendus de cet axe routier périphérique sur le réseau routier existant.

D’autres opérations d’aménagement urbain ou de réhabilitation d’édifices et de monuments, comme celles concernant la rue ex-la Bastille ou le siège de l’Hôtel de Ville, sont toujours attendues malgré de multiples annonces de lancement imminent de chantier à chaque fois reporté.

Un manque de rigueur dans la programmation et la maturation de ces actions qui forgent le doute et les interrogations sur les raisons profondes de tous les retards cumulés. Ces mêmes observateurs, qui toutefois saluent et applaudissent aux grandes réalisations d’infrastructures tous secteurs confondus, soulignent avec amertume les carences et insuffisances constatées ici et là dans la gestion, le fonctionnement et l’entretien du cadre urbain. A l’image des jardins et des espaces verts récemment réceptionnés. Le jardin dit «méditerranéen» sur la frange marine  a été complètement  transformé en espace forain de jeux pour enfants au détriment des moments de détente et de repos  jadis promis aux familles oranaises. Non loin de là, le site de «batimat Etalaian» aménagé en parc urbain de détente et d’activités sportives est très fréquenté mais reste dépourvu de commodités, les cabines sanitaires étant toujours fermées. Et hier encore on apprenait que pas moins de cinq autres  jardins municipaux allaient recevoir des installations destinées à des d’activités commerciales sur des parcelles données en concession à des privés.

Des cafétérias, crémeries, fast food, espaces d’attractions pour enfants, et même, nous dit-on, «des points de vente de livres» vont «fleurir» dans ces présumés jardins où les fleurs et les plantations disparaissent à vue d’œil d’année en année… Un déficit de maîtrise de la gestion des espaces urbains qui dure depuis trop longtemps…

Par S.Benali

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