La filière aquacole a bénéficié d’importants projets d’ensemencement à Tipasa ces deux dernières années (2022/2023), à l’origine d’une hausse de la production piscicole, présageant des perspectives prometteuses pour cette filière, estiment les responsables locaux du secteur.
Les efforts des autorités locales pour la promotion du secteur aquacole ont commencé à prendre progressivement forme, suite à l’octroi, entre 2022 et 2023 par le wali Aboubakr Seddik Boucetta, de 11 décisions de concession pour la création d’établissements en aquaculture d’une capacité de production théorique estimée à 6.055 tonnes/an de poisson, équivalant à plus de 10% des objectif fixés pour la filière à l’échelle nationale», a indiqué à l’APS le directeur local du secteur, Ahmed Tatbirt.
Ces résultats sont le fruit direct des mesures incitatives à l’investissement dans le domaine, dont notamment, la hausse de la valeur des crédits bancaires à taux zéro intérêt, qui sont passés de 170 millions de DA à 350 millions de DA, pour chaque campagne d’ensemencement, a-t-il expliqué.
L’entrée en exploitation de ces 11 projets, affectés d’un investissement global de plus de 2,7 milliards de DA, va porter le nombre d’établissements en aquaculture à 14, à Tipasa, avec une production prévisionnelle de 7.000 tonnes de poissons/an, représentés notamment par la daurade royale, outre la création de 277 emplois directs.
La production halieutique de la wilaya de Tipasa est estimée à 7.000 tonnes/ an, selon le même responsable.
Des efforts constants pour consacrer les objectifs fixés
Sur le total de 11 investisseurs ayant bénéficié d’une décision de concession, deux projets sont entrés en exploitation durant l’année en cours.
Le premier relatif à l’élevage de daurade royale sur le littoral d’El Arhat, où la production a atteint 157 tonnes en septembre dernier, avec une prévision d’atteindre 600 tonnes à la fin de la saison d’ensemencement, soit dans 18 mois.
Le 2e projet vise l’élevage d’huîtres et de moules à Gouraya, et l’ensemencement a déjà été réalisé en mai dernier.
Son entrée en production est prévue en décembre prochain, selon M. Tatbirt.
Quatre autres projets dédiés à l’élevage de daurade royale, d’une capacité de production théorique estimée à 2.055 tonnes/an, se trouvent à des stades très avancés, dans l’attente de leur entrée en exploitation, prévue durant le premier trimestre de l’année prochaine.
A noter que les cages flottantes utilisées en aquaculture sont actuellement fabriquées, en Algérie, dans le cadre d’une première expérience du genre lancée par un investisseur privé dans la wilaya de Chlef.
Selon les experts du domaine, l’ensemencement des alevins en cages flottantes est idéalement effectué durant les saisons automnale et printanière, soit de mars à septembre, car la température de l’eau à cette période est propice pour ce faire.
Les poissons atteignent leur taille idéale pour être consommés après une période de 18 mois.
S’agissant du reste des projets, les promoteurs de quatre parmi eux ont justifié leur retard par des problèmes techniques rencontrés avec des fournisseurs étrangers, outre des difficultés financières, selon M.Tatbirt.
Il a fait part de la tenue d’une série de réunions entre le wali, la tutelle et les promoteurs de ces projets, en présence de représentants de banques et l’operateur économique, ayant réalisé la première expérience en matière de confection de cages flottantes, en vue de l’aplanissement de ces problèmes.
Présidée par le wali, la commission de wilaya en charge de la délivrance des concessions pour la création d’établissements en aquaculture poursuivra ses efforts pour consacrer les objectifs fixés, à travers la relance de l’activité d’ensemencement conformément aux normes d’efficacité économique, avec un encadrement du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture, a assuré le directeur de la pêche de la wilaya.
Selon les dispositions réglementaires en vigueur, la décision de concession est annulée dans un délai de 30 mois à compter de la date fixée pour le lancement du projet, au cas où celui-ci n’a enregistré aucun progrès tangible, après épuisement de toutes les initiatives visant à accompagner les promoteurs dans la mise en oeuvre de leurs établissements.
Le responsable du secteur a fait part, à cet effet, de l’annulation des concessions accordées, avant 2018, à neuf (9) projets non concrétisés, avec pour résultat la récupération d’un foncier de 1.500 m2 en terre ferme et de 197 ha en mer.