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Médiation de l’Algérie dans la crise nigérienne : la tournée fructueuse de Ahmed Attaf

L’option politique défendue par l’Algérie a reçu un accueil favorable à Accra, comme d’ailleurs, dans les deux autres capitales visitées par Ahmed Attaf, Cotonou et Abuja. Cela en plus du soutien franc de l’Italie.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ahmed Attaf poursuivait, hier, sa tournée dans trois pays de la Cédéao. Lors de sa troisième et dernière halte, le Ghana, M.Attaf a été reçu par le président de la République, Nana Akufo-Addo. Le chef de la diplomatie algérienne lui «a transmis les salutations de son frère le Président Abdelmadjid Tebboune, ainsi qu’un message de son excellence concernant la crise au Niger et les perspectives d’intensifier et d’unifier les efforts pour promouvoir les bases d’un règlement pacifique évitant à ce pays et aux pays de la région, les répercussions d’une éventuelle escalade de la situation», rapporte un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
De son côté, le président ghanéen n’a pas manqué de faire part de son désir de rencontrer le chef de l’État « dans un avenir proche à l’occasion de la visite d’Etat qu’il compte effectuer en Algérie», souligne la même source. En outre, M. Nana Akufo-Addo a salué le rôle important du président Tebboune et ses efforts louables visant à contribuer efficacement à mettre un terme à la crise au Niger.
Au terme de cette visite, il a été constaté le bien fondé de la vision algérienne sur la crise au Niger. L’option politique défendue par l’Algérie a reçu un accueil favorable à Accra, comme d’ailleurs, dans les deux autres capitales visitées par Ahmed Attaf. Ainsi à Cotonou, au Bénin, avant-hier, le ministre des Affaires étrangères s’est longuement entretenu avec son homologue béninois,
Adjadi Bakari Olushegun, affirme-t-on dans un communiqué. Les deux parties ont passé en revue les récents développements de la crise en République du Niger et «les moyens de contribuer à apaiser la situation et d’œuvrer en faveur d’un retour à l’ordre constitutionnel dans le pays pour préserver sa sécurité et sa stabilité, conformément à ce qui a été convenu par les présidents des deux pays, MM. Abdelmadjid Tebboune et Patrice Talon, lors de leurs concertations téléphoniques au début de cette crise», selon la même source. Dans ce cadre, «les deux parties ont affirmé leur attachement aux règles légales de l’Union Africaine (UA), instaurées lors du Sommet de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) tenu à Alger en 1999, visant à traiter le fléau des changements anticonstitutionnels de gouvernements». Les deux ministres ont également échangé des informations et des analyses sur « les efforts consentis en faveur de la solution pacifique et pour éviter le recours à la force, qui risque d’exacerber les défis auxquels le Niger et la région tout entière sont confrontés.
«Nous sommes, au sein de la Cédéao comme en Algérie, sur une même ligne de travail celle de coordonner au maximum nos efforts pour aboutir à la réalisation d’un objectif commun qui est la restauration de l’ordre constitutionnel au Niger», a déclaré à la presse M. Attaf, à partir de Cotonou. M. Attaf a, en outre, réaffirmé que l’Algérie « a été systématiquement contre les interventions (militaires) étrangères partout où elles se sont produites », rappelant les conséquences désastreuses des interventions militaires en Irak, en Syrie et en Libye. Pour l’Algérie, le recours à la force « a toujours été un élément de complication et non pas un élément de solution », a-t-il poursuivi dans ce sens.
L’option politique dans le règlement de la crise au Niger, soutenue par de plus en plus de pays africain, reçoit également les faveurs de nombreux pays européen. La dernière réaction en date émane du ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, qui a affirmé dans une communication téléphonique avec Ahmed Attaf que le gouvernement italien «soutient et salue hautement l’initiative qu’a prise le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en dépêchant des émissaires au Niger et aux pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en vue de réunir les conditions nécessaires pour faire prévaloir la logique de la solution politique à la crise au Niger», note-t-on de sources diplomatiques algériennes.
Nadera Belkacemi

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