Le film documentaire en débat au Club de presse de Ooredoo : la préservation de la mémoire nationale au cœur du devoir journalistique
Dans le cadre des activités de son Club de Presse, et coïncidant avec la célébration du 70ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, Ooredoo a organisé, ce mercredi 25décembre 2024, la 80ème session de formation au profit des journalistes, portant sur le thème : « Le rôle de la production cinématographique historique dans la préservation de la mémoire nationale ».
Cette session de formation, qui s’est déroulée à Akadimia de Ooredoo, a été animée par M. Said OULMI, réalisateur et documentariste émérite, reconnu pour sa passion et son engagement à mettre en lumière les chapitres les plus édifiants de l’histoire de l’Algérie, notamment durant la période coloniale. M.Oulmi a évoqué l’importance du film documentaire dans la narration des événements historiques, la préservation de la mémoire collective et la communiquer aux générations futures, ainsi que la contribution du film documentaire historique à l’édification de l’identité nationale et au renforcement de l’esprit de citoyenneté. Il a expliqué aux participants les étapes de réalisation d’un film documentaire historique, de l’idée à la diffusion, et les piliers sur lesquels il se construit : à partir de documents écrits, d’archives audiovisuelles, de témoignages en direct, d’interventions de chercheurs et d’historiens et de lieux de mémoire. Pour éclairer davantage la vision aux journalistes, il a présenté comme modèle la série « témoins de la mémoire » qui traitait la tragédie des exilés algériens en Calédonie, cette page noire de l’histoire du colonisateur français, qui a marqué, au fil du temps, des générations, et reste malheureusement encore inconnue.
Le réalisateur a évoqué d’une manière émouvante cette douloureuse histoire d’Algériens chassés de force de leur terre et morts en silence loin de leur patrie, et de la manière dont cette série documentaire a contribué à restaurer cette part de la mémoire et à rendre hommage aux âmes des exilés qui ont été préservés par la mémoire de nos ancêtres et oubliés par l’histoire.
Après cette introduction, un film documentaire intitulé « Cayenne, ou l’histoire de l’enfer » a été projeté, qui traitait du sujet des exilés algériens en Guyane française. Scénario et réalisation : Said Oulmi, production : ministère des Moudjahidines et des Ayants droit en 2023, production exécutive de Best com. En 52 minutes, le réalisateur nous a emmenés dans un lieu devenu une triste légende ancrée dans la mémoire collective, « Cayenne » en Guyane française. Le documentaire nous a plongé dans l’enfer des centres de détention de la colonie guyanaise à travers l’histoire de l’exilé, Ami Ali, et a interrogé l’histoire pour savoir qui étaient ces exilés.
Quelles ont été les conditions du voyage vers l’inconnu ? Comment vivaient-ils dans la jungle amazonienne, appelée la guillotine verte ? La projection a été suivie d’un riche débat avec le réalisateur sur les circonstances de réalisation de ce documentaire et l’approche qu’il a adoptée pour aborder ce sujet sensible. Des avis ont également été échangés sur le contexte général de l’exil, les conditions de leur déportation et de leur vie loin de leur patrie. Enfin, le réalisateur a indiqué aux journalistes que « la mémoire collective est une soupape de sécurité et que nous ne pouvons pas construire un avenir si nous ignorons notre histoire ». À travers cette 80èmesession, Ooredoo a voulu offrir aux journalistes un cadre de réflexion et de formation, en indiquant que le rôle des médias, dans ce contexte, va bien au-delà de la simple transmission d’informations : il s’agit d’une mission sacrée, celle de protéger l’héritage historique de l’Algérie et de le rendre accessible aux générations futures.