EDITO

Le grand basculement

Ce n’est certes pas tout à fait l’avènement du nouvel ordre mondial, mais il est clair que c’est bien le début de la fin de l’ancien ordre. Un ordre où l’Occident et en particulier les États-Unis ont régné en maîtres absolus dans un monde unipolaire qui a été fait et conçu selon leurs seuls intérêts et seules visions qu’ils ont imposés au reste du monde.

Mais depuis un certain temps, la partie d’échec engagée juste avant le conflit ukrainien semble, à ce stade, tourner à l’avantage de la Russie, la Chine ou l’Inde. Du moins elle est loin de servir Washington, même si le matraquage médiatique infernal voudrait faire croire à autre chose.

Mais au-delà de l’Europe et de l’Ukraine, la vraie guerre d’influence se joue encore une fois au Moyen-Orient. Le rapprochement spectaculaire entre Ryad et Téhéran mené d’une main de maître par Pékin ( qui a aujourd’hui le leadership international) a pris de court bien du monde. Et même les Américains ont accusé le coup face à ce développement qu’ils n’attendaient pas du tout. Depuis le 10 mars date de l’annonce de ce revirement spectaculaire, les responsables des deux pays se sont rencontrés à de très hauts niveaux et la réouverture des ambassades des deux pays se fera dans les meilleures conditions le mois prochain juste après la visite historique du président iranien, sur invitation du roi Salmane, en fin de ce mois de Ramadhan.

En parallèle à cela, les armes se sont tues au Yémen et les responsables saoudiens multiplient les visites à Sanaa pour sortir de ce bourbier qui n’a que trop duré. De leur côté, les Emiratis ont déjà pris langue depuis un moment avec les Iraniens et travaillent pour un retour total de la Syrie dans les instances du monde arabe. L’embargo imposé à Damas est en train de prendre fin, au moment où les rangs arabes semblent se ressouder comme l’a voulu l’Algérie lors du sommet arabe d’Alger.

Mais ces développements ne semblent pas plaire à tout le monde, et les sionistes ont clairement affiché leur inquiétude et considèrent que ce qui se passe dans la région est une menace pour les accords d’Abraham. Des accords qui en réalité n’ont plus aucun sens depuis que Ryad ne s’y est pas engagée et qui sont quasiment caducs depuis le 10 mars et le virage pris par les relations irano-saoudiennes. Il ne reste plus dans ce deal insensé et imposé par Donald Trump que le régime du Makhzen qui assiste impuissant à des bouleversements qui le dépassent lui qui a foncé tête baissée dans cette arnaque du siècle allant jusqu’à offrir sur un plateau le Maroc à l’entité sioniste qui est de facto le maître du pays au grand désarroi du peuple marocain qui n’a pas fini de manger son pain noir à cause de ce régime traître et injuste et surtout lâche et incompétent.

Par Abdelmadjid Blidi

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