Ces taxes déjà «très élevées», au goût du GAAN, ne cadraient pas «avec les objectifs du Gouvernement et les efforts du président de la République visant l’accélération de l’opération de numérisation dans le pays et le soutien aux start-up activant dans le domaine du numérique et de l’économie de la connaissance».
Les nouvelles taxes douanières sur l’importation via le E-commerce de produits relevant du numérique, dont le matériel informatique, les smartphones et autres composants électroniques, ne cesse de susciter des réactions de réprobation. La dernière en date émane du Groupement des acteurs algériens du Numérique (GAAN), qui n’a pas manqué de réclamer une révision «radicale» de ces nouvelles taxes douanières, les jugeant tout simplement prohibitives. Le GAAN explique son attitude hostile à la sur-taxation de ces produits, arguant que de très nombreux étudiants et autres chercheurs en seront les principales victimes, en ce sens que la décision des Douanes provoquera une véritable explosion des prix de matériels nécessaires aux activités scientifiques et techniques. L’explication du GAAN est d’autant plus recevable que beaucoup de ces produits de nouvelle technologie sont indisponibles sur le marché national. «Il est inconcevable de sanctionner tous les citoyens par les agissements d’un petit groupe», affirme-t-on de même source, en réponse aux arguments développés par les services des Douanes qui justifient la sur-taxation par le détournement à des fins commerciales des colis postaux. Et le Groupement de préciser : «chaque citoyen qui recourt à ce type d’achat, puise de ses propres moyens et n’affecte en aucun cas les réserves de change du pays».
Il n’y a donc aucun impact sur les réserves de changes, combien même les produits valent chers et encore moins sur la production nationale, puisque ce matériel n’est pas produit localement.
«Beaucoup de citoyens, en particulier les étudiants et les chercheurs seront fortement affectés par ces nouvelles taxes qui entraîneront une hausse des coûts de marchandises dont ils ont grandement besoin dans leurs activités scientifiques et techniques», poursuit le communiqué qui confirme que «certains besoins en matériel informatique et accessoires aux caractéristiques spécifiques ne sont pas disponibles sur le marché national».
Le Groupement a affirmé par ailleurs «son respect strict des lois régissant le commerce en Algérie et les efforts des Douanes visant la protection de l’économie nationale, ainsi que son rejet de l’exploitation du e-commerce pour contourner la loi», soulignant à ce propos «le droit des acteurs du numérique à acquérir le matériel numérique via Internet pour leurs propres besoins».
Cela sur le principe. Pour le reste, le GAAN a rappelé avoir adressé, en août 2020, une correspondance au Premier ministre pour lui demander de revoir les taxes douanières sur l’importation du matériel informatique et technique, ainsi que sur les logiciels utilisés dans le domaine du numérique. Il faut croire que le gouvernement a fait tout le contraire de ce qui lui a été demandé. Ces taxes déjà «très élevées», au goût du GAAN, ne cadraient pas «avec les objectifs du Gouvernement et les efforts du président de la République visant l’accélération de l’opération de numérisation dans le pays et le soutien aux start-up activant dans le domaine du numérique et de l’économie de la connaissance», souligne le communiqué.
La révision de ces taxes «est une mesure nécessaire, si nous voulons vraiment relancer le domaine numérique en Algérie», a estimé le Groupement. En réaction à la surprenante mesures douanières, un groupe de travail composé d’experts et d’opérateurs économiques a été formé, avec l’objectif de formuler des propositions et des solutions pratiques à soumettre au Gouvernement dans le cadre de la loi de finances complémentaire (PLFC) de l’année 2022.
Nadera Belkacemi