Oran Aujourd'hui

Le logement au cœur des pressions sociales et des frustrations

On sait, depuis longtemps, que le dossier du logement est inscrit au premier rang des priorités dictées par le gouvernement et inscrites sur les «feuilles de route» des walis. Notamment à Oran où la crise du logement est aggravée par l’effritement du vieux bâti, l’accroissement démographique et les mouvements importants de population attirés vers la grande ville pour des raisons sociales évidentes. Ce qui génère et attise la prolifération des bidonvilles, et le squat des vieux immeubles en attente de démolition. Malgré les efforts et les moyens financiers considérables mis en œuvre par l’Etat pour améliorer la situation, le logement reste encore et toujours au cœur des revendications et des pressions sociales pouvant nourrir des colères et des frustrations.
En début de semaine, les services de la wilaya ont publié des statistiques sur les programmes de réalisation de logements, soulignant que la wilaya d’Oran connaît depuis ces dix dernières années une dynamique sans précédent en matière de construction et de distribution des logements. En un an, de septembre 2021 à la fin septembre 2022, pas moins de 13.952 logements ont été distribués à travers la wilaya d’Oran dont 7.139 unités dans la daïra d’Oran et 2.893 dans celle d’Es Sénia. Deux collectivités territoriales figurant en tête du classement des daïras célèbres pour le nombre de bidonvilles érigés sur leur territoire, parfois rasés après relogement des occupants et qui, bien souvent, renaissent de leur ruine pour accueillir de nouveaux postulants au relogement. Un fléau devenu irréductible qui ne cesse de gonfler la demande et les besoins en logements de la wilaya oranaise prise en otage par cette spirale du «relogement» inscrite en postulat dans la politique sociale d’éradication de l’habitat précaire. «Les demandeurs de logements, a indiqué le wali, seront pris en charge au fur et à mesure, dans le cadre des opérations de relogement et en fonction de la disponibilité des logements». Une déclaration d’intention qui semble encore une fois faire l’impasse sur les paradoxes, les failles et les tabous d’une politique de logement axée essentiellement sur le règlement des urgences sociales et urbaines et non pas sur une stratégie de clarté et de fermeté envers les nombreux prédateurs et profiteurs installés au créneau des bidonvilles et du squat des vieilles bâtisses non démolies.
Dans un passé récent, un ancien wali voulant forger sa carrière annonçait abusivement qu’il allait régler la crise du logement à Oran. C’est dire à quel point la démagogie et le discours populiste était bien ancré dans le vieux système de gestion des affaires locales. Il serait grand temps aujourd’hui de répondre à la réalité du terrain en appliquant les textes de Loi et les règlements, qui pourtant existent, et permettent d’assainir le secteur du logement de toute possibilité de dérives, d’erreurs, voire de malversations dans les opérations d’affectation de logements.
Par S.Benali

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