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La filière lait est en pleine mutation:
Misserghine ambitionne de devenir un bassin laitier

Misserghine n’est plus qu’une région agrumicole spécialisée dans la clémentine.
De plus en plus d’agriculteurs investissent dans l’élevage de vaches laitières en misant sur la modernisation des moyens de production.

C’est le cas de Samir Cheraka, un éleveur laitier installé dans cette région. «Il y a 8 ans, je me suis lancé dans l’élevage laitier avec 6 vaches. Grâce à la modernisation de mon exploitation, aux crédits bonifiés et aux autres facilitations accordées par l’État, aujourd’hui mon exploitation compte 20 vaches laitières. J’ai investi dans la modernisation de mes moyens de production dont notamment l’acquisition de machines à traire», affirme cet éleveur qui compte investir davantage.
Cet éleveur est très rigoureux sur l’hygiène pour une meilleure qualité du lait qu’il produit. Le local de traite et de stockage est toujours propre. Il en est de même pour le matériel utilisé pour traire les vaches et pour conserver le lait. Il est contrôlé et entretenu. Samir suit attentivement les analyses de son lait, réalisées très régulièrement. Cet éleveur a entièrement automatisé sa salle de traite. Les 20 vaches laitières de l’exploitation se rendent ainsi deux à trois fois par jour, selon leur besoin, à la machine de traite automatisée. «Les bénéfices de la traite robotisée sont immenses. A la fois pour l’exploitation et pour les animaux eux-mêmes. La première motivation est l’amélioration du confort de vie. La traite classique représente 40 % du temps d’astreinte sur l’exploitation. La robotisation permet une plus grande flexibilité», souligne cet éleveur.
Ces robots permettent aussi d’améliorer les performances économiques de l’exploitation. «La traite classique bride les vaches. En moyenne, une traite robotisée permet d’obtenir 7 à 10 % de lait en plus par an, grâce à une traite quartier par quartier».
A Misserghine, les exploitations laitières ne cessent d’augmenter. Les jeunes chefs d’exploitation se tournent vers la modernisation des élevages. «Le plus important pour un éleveur est de savoir le moment opportun pour effectuer l’insémination artificielle. Je compte acquérir des colliers qui permettront de m’alerter à l’avance», témoigne un autre éleveur.
«Ce collier connecté, muni d’un petit capteur qui analyse le niveau de rumination et les mouvements, notamment pour identifier des maladies comme la mammite ou la boiterie, mais aussi pour évaluer la fertilité», explique cet éleveur. Les équipements modernes permettent de résoudre les problèmes récurrents des élevages bovins, comme l’infertilité et la difficulté à détecter précocement les infections. Le ministère de de l’Agriculture et du Développement rural a pris des mesures visant à permettre d’augmenter le volume du lait cru et de réduire les importations de la poudre de lait.
L’Etat apporte un soutien annuel à la production locale du lait frais sous forme de subventions comprenant principalement les aides destinées aux éleveurs de vaches laitières (12 DA par litre), les collecteurs de lait (5 DA par litre) et les laiteries (4 DA par litre). Une autre incitation au profit des éleveurs de vaches laitières, consiste en une subvention de 60.000 DA pour chaque nouvelle naissance de veaux. Le secteur agricole œuvre également au renforcement des investissements dans la filière lait en octroyant le foncier agricole et en développant la production locale de fourrages destinés à l’alimentation des bovins.
Imad. T

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