Oran Aujourd'hui

Le malheur des uns fait le bonheur des autres

Plus de 1.000 cas de branchements illicites au réseau d’électricité ont été recensés ces six derniers mois à Oran et Bir El Djir. Une recrudescence des branchements illicites dans les bidonvilles de la wilaya qui prend des proportions alarmantes et ne cesse d’être dénoncée par les services locaux de distribution de l’électricité et du gaz d’Oran. Non seulement en raison d’un manque à gagner financier important, mais surtout pour les risques de surcharge électrique sur les principaux câbles d’alimentation pouvant provoquer de graves accidents. Ces actes de piratage et de cols d’énergie électrique sont également visibles ici et là à travers les quartiers et les grandes cités d’habitat urbain ou les vendeurs illicites installant leur étalage sur le trottoir trouvent le moyen de se «brancher» aux poteaux d’éclairage publics ou plus simplement au domicile mitoyen d’un proche ou d’un «généreux» voisin. Une équipe spéciale de la Sonelgaz a été mise en place pour la surveillance du réseau et des raccordements sauvages au niveau des cités, mais le fléau ne cesse de s’amplifier. Des centaines de cas de vol d’électricité directement au niveau des compteurs domestiques ou par raccordement au réseau électrique sont signalés par les services concernés qui n’hésitent plus à chaque fois à déposer plainte pour ces pratiques frauduleuses auprès des services de sécurité. C’est en tout cas ce qui est affirmé par la cellule de communication de la Sonelgaz qui souligne même que des poursuites judiciaires ont été engagées pour réprimer ces pratiques. Un grand nombre de cas ont été ainsi réglés, et des amendes ont été infligées aux fraudeurs pour «récupérer le montant de l’énergie volée»… Mais on sait malheureusement que ces mesures sont loin de suffire à éradiquer ces pratiques directement liées aux fléaux des bidonvilles irréductibles et du commerce illicite sur les trottoirs et les espaces publics. Un fléau qui ne cesse d’être indirectement encouragé par la nécessaire politique sociale de distribution de logements aux mal-logés. Une politique du logement qui a vu le relogement de vagues successives de squatteurs d’immeubles du vieux bâti ou de baraques de bidonvilles érigées puis louées ou vendues par des réseaux d’arnaqueurs et de trafiquants aux contours véritablement mafieux. Dans certaines cités, on entend souvent des jeunes nouvellement mariés exprimer leur joie d’avoir trouvé en location «une place dans un nouveau bidonville» permettant d’espérer l’acquisition d’un logement et de quitter l’appartement familial devenu trop exigu pour contenir parfois deux ou trois ménages avec enfants… En ce domaine du logement, on peut vraiment se rendre compte et dire que le «malheur des uns fait bien le bonheur des autres ».

Par S.Benali

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