Oran

Le ministre de l’Hydraulique en visite à Oran : nécessité d’un effort supplémentaire pour corriger les dysfonctionnements encore présents

Oran se positionne comme un pilier majeur de la sécurité hydrique dans l’Ouest du pays. Lors d’une visite de travail et d’inspection qu’il a rendue jeudi à Oran puis à Ain Temouchent, le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a souligné la nécessité d’adopter une approche proactive et un dispositif de gestion préventive pour garantir la continuité de l’alimentation en eau potable, face aux défis croissants liés aux aléas climatiques, à la hausse de la demande et aux contraintes techniques sur les réseaux.

Au centre de cette démarche, le ministre a insisté sur l’élaboration de «scénarios opérationnels» permettant de réagir rapidement à toute perturbation, panne ou baisse ponctuelle de production. Ces orientations ont été discutées lors d’une séance consacrée à un exposé détaillé présenté par le directeur général de la Société de l’eau et de l’assainissement d’Oran (SEOR), Oussama Helaïli, qui a mis en lumière les sources d’approvisionnement et les solutions anticipatives pour sécuriser le réseau.

Pour Derbal, la sécurité hydrique dépasse désormais la simple capacité de production. Elle repose également sur la flexibilité du réseau, l’interconnexion des systèmes, la mutualisation des ressources et un maillage renforcé entre stations, notamment les installations de dessalement, devenues essentielles pour la façade ouest du pays. L’État a déjà mobilisé des investissements importants pour de nouvelles infrastructures hydrauliques structurantes, dont plusieurs sont aujourd’hui pleinement opérationnelles et contribuent à améliorer la qualité et la régularité de la distribution.

Cependant, le ministre a insisté sur le fait que ces avancées doivent être consolidées. Il a appelé à l’optimisation de l’exploitation des équipements, à une meilleure gestion des capacités de stockage et à la réduction des pertes sur les réseaux. Dans cette perspective, des fiches techniques détaillant de nouvelles opérations de renforcement de l’alimentation en eau potable devront être élaborées rapidement et mises en œuvre en coordination avec les services locaux, avant validation ministérielle.

L’assainissement reste un domaine critique, a-t-il rappelé, soulignant la nécessité d’un effort supplémentaire pour corriger les dysfonctionnements encore présents. Il a également mis en avant le rôle du groupe Sonatrach, dont les mesures préventives dans les stations de dessalement liées aux complexes industriels contribuent à stabiliser les débits et à assurer l’approvisionnement, notamment lors des pics de chaleur ou des interruptions temporaires d’autres sources. Par ailleurs, le ministre a rappelé la décision stratégique du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de lancer la construction de trois nouvelles stations de dessalement de grande capacité, 300 000 m³/jour chacune, à Tlemcen, Mostaganem et Chlef.

Ces mégaprojets permettront de réduire la dépendance aux barrages soumis aux variations climatiques et d’assurer un approvisionnement résilient sur le long terme, consolidant la vision d’une Algérie dotée d’une sécurité hydrique durable. Enfin, Derbal a invité les citoyens à s’impliquer activement dans la surveillance du réseau, notamment en signalant toute anomalie, soulignant la vulnérabilité des étages supérieurs dans les immeubles à plusieurs niveaux.

Selon lui, la réactivité des usagers constitue un maillon essentiel du système d’alerte et permet de réduire les délais d’intervention, contribuant ainsi à l’amélioration globale de la qualité du service public de l’eau.

Yacine Redjami

 

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