
Le ministre des Finances présente le PLF 2026 à la commission de l’APN : Bouzred table sur une croissance de plus de 4%
Les prévisions du PLF 2026 tablent sur une croissance supérieure à 4 % en Algérie entre 2026 et 2028. Cette performance résulte de la nouvelle structure de l’économie algérienne et d’une productivité croissante.
Le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a présenté devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire nationale (APN), le projet de loi de finances (PLF) pour 2026. Ce document entend poursuivre le programme de développement engagé par l’Algérie ces dernières années et répondre aux besoins des citoyens ainsi qu’aux exigences de l’économie nationale.
Lors d’une séance présidée par M. Mohamed Benhachem, à laquelle participait la ministre des Relations avec le Parlement, Mme Nadjiba Djilali, M. Bouzred a précisé que le PLF 2026 prévoit des dépenses budgétaires de 17 636,7 milliards de dinars et des recettes estimées à 8 009 milliards de dinars. Le texte prévoit une croissance économique nationale de 4,1 % l’an prochain, susceptible d’atteindre 4,4 % en 2027 et 4,5 % en 2028, selon les prévisions du PLF 2026. Celles-ci prennent en compte l’évolution de la conjoncture économique nationale et internationale, notamment les résultats attendus dans les secteurs hors hydrocarbures.
Le PLF a été élaboré sur la base d’un prix de référence du baril de pétrole fixé à 60 dollars pour l’impôt et d’un prix de marché à 70 dollars. Le ministre a souligné que l’économie nationale a poursuivi sa reprise progressive en 2024 et 2025, avec une diversification marquée, une augmentation de l’investissement, la relance des grands projets, une croissance des exportations hors hydrocarbures et une valorisation de la production nationale.
Selon M. Bouzred, l’économie nationale a affiché au cours des dernières années une cadence de développement supérieure à la moyenne mondiale. Les prévisions du PLF 2026 tablent sur une croissance supérieure à 4 % en Algérie entre 2026 et 2028. Cette performance résulte de la nouvelle structure de l’économie algérienne et d’une productivité croissante dans divers secteurs, qui devrait bénéficier à l’industrie, à l’agriculture, aux services et au bâtiment, a-t-il ajouté.
Concernant les indicateurs de clôture de l’exercice 2025, le ministre a indiqué que le déficit budgétaire, initialement estimé autour de 24 %, pourrait se situer autour de 10 %, en grande partie en raison de la non-consommation des budgets d’investissement sur la période concernée.
Par ailleurs, il a rappelé certaines dispositions prévues dans le PLF 2026, visant à poursuivre le processus de développement entrepris ces dernières années, notamment en matière de financement de l’économie et de mobilisation des ressources. Il a évoqué la mise en place d’un dispositif exceptionnel de régularisation fiscale et s’est montré optimiste quant à l’adhésion des opérateurs économiques à cette nouvelle mesure, afin qu’ils s’acquittent de leurs obligations fiscales.
M. Bouzred a aussi évoqué des mesures visant à exonérer certains produits des droits et taxes, comme l’importation d’ovins vivants à l’occasion de l’Aïd El-Adha, ainsi que d’autres denrées de large consommation, afin de maintenir la stabilité des prix et d’alléger la pression fiscale.
Dans ce cadre, le PLF 2026 prévoit 35 procédures législatives au total, destinées notamment à soutenir les start-up, encourager les activités halieutiques et aquacoles, promouvoir l’environnement et l’énergie verte, encadrer l’activité des entreprises étrangères, soutenir la formule de logement en location-vente, lutter contre le blanchiment d’argent et la fraude financière, tout en simplifiant les procédures fiscales et en favorisant la numérisation.
Le ministre a souligné l’importance d’une mesure dans le PLF 2026 visant à relever le plafond des avances de la Banque d’Algérie (BA) au Trésor public, passant de 10 % des recettes ordinaires de l’État du précédent exercice à 20 %. Cette mesure, qui est en vigueur dans plusieurs pays, vise à assurer une plus grande liquidité au Trésor public et prévoit une durée de remboursement des découverts en compte par la BA d’une durée totale de deux ans, au lieu des 240 jours actuels.
Yahia Bourit
Principaux indicateurs du cadrage macroéconomique
• Le prix de référence fiscal du baril de pétrole brut est fixé à 60 dollars.
• Le prix de marché du baril de pétrole brut est de 70 dollars.
• Les dépenses budgétaires projetés s’élèvent à 17.636,7 milliards de DA (mds DA) en 2026, soit 42% du PIB, pour passer à 17.815,7 mds DA (39,6% du PIB) en 2027 et à 18.499,7 mds DA (38,2% du PIB) en 2028.
• Mais sur la base d’un taux de consommation prévu à 70%, les dépenses budgétaires devraient atteindre 12.345,7 mds DA en 2026, en hausse de 5% par rapport à la clôture de 2025, pour augmenter à 12.471 mds DA en 2027, puis à 12.949,8 mds DA en 2028.
• La masse salariale, y compris celle des EPA, s’élève à 5.926 mds DA en 2026, soit 33,6% du budget de l’Etat.
• Les transferts sociaux avoisinent les 6.000 mds DA
• Les recettes budgétaires devraient s’établir à 8.009 mds DA en 2026 (19% du PIB), puis à 8.187,2 mds DA en 2027 et 8.412,7 mds DA en 2028.
• La fiscalité des hydrocarbures budgétisée est attendue à 2.697,9 mds DA en 2026, puis à 2.588,4 mds DA en 2027, et 2513,5 mds DA en 2028.
• Le taux de croissance est prévu à 4,1% en 2026, 4,4% en 2027 et à 4,5% en 2028, porté par les performances attendues des secteurs hors hydrocarbures.
• Le produit intérieur brut (PIB), en valeur courante, devrait atteindre 41.878,3 mds DA en 2026, pour augmenter à 45018,4 mds DA en 2027, avant de grimper à 48.395,7 mds DA en 2028.
• Le PIB hors hydrocarbures devrait atteindre 36.286,5 mds DA en 2026, 39.578,3 mds DA en 2027, avant d’atteindre 43.117,8 mds DA en 2028.
• La croissance du secteur agricole devrait s’établir autour d’une moyenne annuelle de 5,4% sur la période 2026-2028.
• La valeur ajoutée du secteur agricole devrait enregistrer un taux de croissance moyen en volume de 6,2% sur la même période.
• La valeur ajoutée du secteur de la construction devrait connaître une croissance annuelle moyenne en volume de 5,1%.
• Le secteur des services devrait enregistrer une croissance annuelle en volume de 5% en moyenne (2026-2028)