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Déversement des eaux usées vers la mer:
Le phénomène prend de l’ampleur à Aïn El Türck

Les saisons se suivent et se ressemblent à Aïn El Türck, sommes-nous tentés de dire, encore une fois, hélas, face au phénomène du déversement des eaux usées vers la mer, devenu au fil du temps récurent, et dont on essaie de cacher l’ampleur désastreuse et sur l’environnement et, plus particulièrement, sur la santé publique pour ce que celui ci cause comme dégâts incommensurables à la caisse de la sécurité sociale mais également au milieu marin, aux fonds des mers, sur le littoral, ainsi qu’aux intérêts connexes.

Et malgré la promulgation d’une batterie de décrets et d’arrêtés afférents à l’organisation de la lutte contre les pollutions marines et l’institution des plans d’urgence, la contamination de l’eau de mer aux bactéries, notamment humaines et animales, constituées de coliformes fécaux, streptocoques, vibrions et salmonelles, semble continuer dans l’indifférence totale, comme cela est constaté, actuellement au niveau de certaines plages de la daïra d’Aïn El Türck.
Une simple virée le long du littoral de la corniche ouest, suffirait à faire un constat désastreux sur la situation qui y prévaut. Des écoulements continus d’eaux usées domestiques et mêmes industrielles sont visibles en plein jour et s’activent, la nuit. Parfois, ce sont les eaux usées de lotissements entiers, à l’exemple de celui de Trouville, qui sont déversées directement sur le sable par le biais d’une canalisation improvisée par les habitants et cachée tant bien que mal au regard.
Ce sont aussi quelques complexes hôteliers, des stations de lavage, des bains ou des douches, non raccordés aux réseaux de collecte des eaux usées qui transgressent la loi. Pourtant, selon des études faites par des chercheurs et des universitaires de la faculté des sciences, physique d’Es Sénia, la qualité microbiologique des eaux de baignade en mer, représente depuis les années 1970, un enjeu majeur en termes de santé publique.
Il a été démontré que les bactéries s’accumulent dans le sable, particulièrement en fin de saison ; le sable en bordure de l’eau, surtout, devient un véritable « bunker ». Les principaux risques de maladies, vont de la simple diarrhée à la gastro-entérite en passant par l’otite, la conjonctivite et l’infection cutanée, comme la dermatite du nageur. Plus dangereuses, mais plus rares, une maladie d’origine bactérienne grave comme la légionellose, une infection mortelle des poumons. Sans parler des déformations congénitales qui toucheraient les nouveaux nés, lorsque des mères enceintes se baignent dans ces eaux polluées et contaminées.
Il est à s’interroger sur la mission des commissions de l’environnement ainsi que celle des autorités locales face à ce fléau, notamment avec l’avènement de la saison estivale, synonyme de prise d’assaut des plages par les estivants et les baigneurs. Et ce n’est pas une simple plaque d’interdiction de baignade qui dissuadera les baigneurs, surtout les plus jeunes, à aller se rafraîchir.
La gravité du problème impose des solutions radicales, un traitement de fond de la question de la pollution marine et des équipements adéquats pour l’endiguer. Combien de stations de relevage existent-elles dans les communes de la daïra d’Aïn El Türck ? Ou encore, celles existantes, sont-elles, toutes fonctionnelles et répondent-elles aux normes ? Aussi, les contrevenants parmi les professionnels et les particuliers, sont-ils traqués et réprimandés ?
La question est posée. Certes, la pandémie retient l’essentiel de l’attention des pouvoirs publics, ceci ne justifie pas pour autant que des milliers de citoyens se font contaminer aux eaux de baignade polluées par la faute de négligences de responsables locaux et la transgression de la loi par des professionnels et des particuliers sans scrupules.

Karim.B

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