Oran

Aïn El Türck : le désert culturel!

Il est loin, très loin même, le temps où les habitants de la commune d’Aïn El Türck, se délectaient l’espace d’une soirée, en familles ou en groupe d’amis, d’un film dans une salle de cinéma.

Il n’en reste qu’un vague souvenir de ces moments-là, car depuis, les deux anciennes salles, ont disparu du paysage pour avoir été détournées de leur vocation.
Si les nostalgiques en parlent, avec une pointe de désappointement, les nouvelles générations en méconnaissent jusqu’à l’existence autrefois de ces deux lieux de projection de films.
Contrairement à une idée préconçue, les habitants d’Aïn El Türck étaient des amoureux du grand écran, ils fréquentaient régulièrement les salles de cinéma.
Cela se faisait naturellement, jusqu’à ce que, subitement, ces salles sont déclarées fermées au public pour ne plus jamais rouvrir, au grand dam de toute une population, jeune et moins jeune, qui y trouvait, un moment de loisirs et de culture.
L’enchantement que produisaient les activités des salles de cinéma était tel que, durant la saison estivale, la mairie d’Aïn El Türck, organisait en parallèle des projections de films en plein air dans un espace sis dans la localité de Saint Germain, proche du centre-ville.
L’allégresse était complète chez les autochtones comme chez les vacanciers qui y trouvaient eux aussi, un bonheur immense à agrémenter leur soirée après une belle journée de plage.
Il est vrai que l’ambiance semblait quelque peu folklorique avec l’image des familles portant, qui un tabouret, qui un banc, qui une chaise pliante pour prendre place dans l’espace de projection en plein air, mais elle était bon enfant, marquée d’insouciance et baignait de bonheur les visages, particulièrement, ceux des chérubins.
Aller voir un film, ne représentait nullement un événement culturel d’exception, mais était foncièrement ancré dans les habitudes et les us des citoyens de la contrée balnéaire.
Mais au fil du temps, l’engouement des riverains pour le grand écran finira par s’effilocher, graduellement, insensiblement, même si les vrais cinéphiles accros, continueront à se diriger vers les salles de la ville d’Oran, avant de se désister, eux aussi à leur tour, lassés par la distance.
L’oisiveté, règnera désormais en maîtresse des lieux, ne laissant que les cafés patibulaires ou des bancs publics comme seul espace de détente.
L’apogée sera atteinte, quand le seul espace théâtral, communément appelé « théâtre de verdure » sis dans le quartier de Trouville, fermera ses portes à son tour, alors qu’il offrait, même occasionnellement, l’été notamment, quelques velléités de loisirs et de distractions.
Quant aux autres espaces culturels, que sont la bibliothèque communale, la maison de jeunes, n’ont que le nom, pour ce qu’elles prodiguent comme savoir et culture.
Pour le musée, il faudra espérer l’arrivée des hirondelles.
La dirigeante de l’Unesco, Irina Bokova, avait déclaré un jour, «il n’y a pas de culture sans peuple, ni de société sans culture ».
Dans une autre citation, il est dit « la culture, c’est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre ».
Karim Bennacef

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